
Aux RIVE (Rencontres Internationales des Véhicules Ecologiques), qui ont lieu cette semaine à Alès, on ne se contente pas de présenter les motorisations alternatives, du GPL à l’hydrogène en passant par l’électrique, on prend aussi en compte la mobilité connectée et l’automatisation.
C’est peut-être un tournant. Le Président de Toyota France, Didier Gambart, a profité de cet événement pour présenter la nouvelle approche à 360 degrés du constructeur japonais. La marque ne se concentre pas uniquement sur la voiture propre, avec un objectif affiché de réduction de 90 % des émissions de CO2 d’ici 2050. Elle estime que la mobilité du futur doit être 100 % sûre (avec les aides à la conduite et demain la voiture autonome) et connectée en permanence.
Sur le premier point, les systèmes de sécurité active permettent déjà d’agir sur les causes d’accident avec la détection d’obstacles et le freinage automatique. De nouveaux systèmes vont être introduits d’ici 2020, avec potentiellement une réduction de 50 % des risques routiers. Les investissements massifs dans l’intelligence artificielle vont contribuer à améliorer significativement la sécurité, à travers la prise de décision face à un danger.
Pour ce qui est de la connectivité, Toyota a pris les devants à travers son partenariat avec l’opérateur KDDI au Japon et la création d’une filiale dédiée aux Etats-Unis (Toyota Connected). Le constructeur développe par ailleurs des services avec Microsoft. L’objectif est de proposer services connectés à bord, comme de l’information trafic issue de la Big Data, ainsi que des mises à jour de logiciels « over the air » pour bénéficier des dernières technologies.
Mais, ce n’est pas tout. Comme d’autres constructeurs, Toyota est en train de préparer une plateforme qui lui permettrait de devenir opérateur de mobilité. L’idée est par exemple de proposer de l’autopartage sans avoir à recourir à une clé (grâce au smartphone), de la location, de faire de la gestion de flottes et même de proposer du covoiturage. Le mot d’ordre est la mobilité pour tous.
Cette vision est partagée par d’autres constructeurs. Elle recueille aussi l’assentiment de l’Ademe, qui considère que la motorisation n’est pas le seul critère pour devenir un véhicule écologique. Ce véhicule doit être partagé, afin de limiter le nombre de véhicules en circulation. L’avenir passe aussi par le véhicule autonome, dont la vocation est d’être optimisé, à travers de l’autopartage. Il peut aussi servir de taxi, ou de mode alternatif à la voiture et aux transports en commun, comme cela est déjà le cas avec les navettes autonomes d’Easymile et de Navya. Mais, la mobilité connectée ne se limite pas à la seule voiture. On commence à parler d’intermodalité, avec des services permettant de passer d’un mode à l’autre (voiture, puis scooter ou vélo électrique), le service étant assuré idéalement à travers une seule application.
En élargissant les conférences aux nouvelles mobilités, et en prenant en compte des thématiques nouvelles comme la gestion du stationnement, mais aussi la livraison du dernier km, ainsi que les transports urbains de demain, les RIVE montrent que le débat autour de l’écologie doit prendre en compte tout un ensemble de solutions. Et cela permet de souligner au passage que les acteurs devront nécessairement coopérer ensemble, au lieu de s’opposer les uns aux autres. Un message que les élus et représentants des collectivités vont devoir intégrer.
Laurent Meillaud pour CCFA