
Tout comme d’autres acteurs, dont les constructeurs Mercedes, Nissan, Toyota et Volvo, ou son concurrent Continental, l’équipementier ZF pense que la technologie peut prévenir les accidents. Et pour cela, il n’est pas nécessaire d’attendre que la voiture soit complètement autonome.
Comme les véhicules automatisés ne prennent pas de risques inutiles, ne roulent jamais trop vite, ne boivent pas, ne se fatiguent pas, ne se laissent pas distraire et ne paniquent pas en cas de danger, on peut s’attendre en théorie à des gains énormes en matière de sécurité routière. Du moins, quand ces véhicules seront largement répandus. Or, à ce stade, comme le rappelle Peter Lake, membre du directoire de ZF, l’industrie automobile est en train de comprendre quels sont tous les problèmes à résoudre, un peu comme un bébé qui apprend à marcher.
Pour autant, la technologie permet déjà de faire beaucoup de choses. Et elle ne peut que se bonifier, grâce à des partenariats étendus. Ainsi, ZF a choisi de coopérer avec un autre équipementier allemand, Hella, pour bénéficier de son expertise dans les capteurs pour améliorer les performances de ses radars et caméras. Un partenaire qui vient s’ajouter à une liste qui comprend d’autres experts des capteurs (Astyx, Ibeo) et Nvidia pour l’intelligence artificielle. Il est essentiel pour les constructeurs de faire en sorte que le véhicule puisse détecter ce qui se passe autour du véhicule, avec en prime l’apporte d’informations supplémentaires que peut apporter la connectivité. Par exemple, les autres véhicules peuvent signaler des dangers tels que des bouchons, des accidents, ou tout simplement des trous dans la chaussée. Le défi est de pouvoir réagir en moins de 500 millisecondes pour éviter l’accident.
L’autre difficulté est de pouvoir mesurer ce qui se passe à l’intérieur du véhicule. Là encore, des capteurs de nouvelle génération peuvent se montrer très utiles. Avec une caméra laser, on peut se représenter en 3D l’image du conducteur et détecter s’il est attentif ou non et tourne par exemple la tête alors qu’un danger se présente devant lui.
Par une action sur le volant qui le fait dévier de sa trajectoire, une tension dans la ceinture et un éventuel signal sonore, on pourra le prévenir qu’il doit faire attention. ZF travaille par ailleurs avec son partenaire Faurecia à de nouveaux concepts, tels que des sièges mobiles et des airbags situés à d’autres emplacement (toit, entre les passagers), pour assurer la sécurité des occupants quand les véhicules seront automatisés.
Si tous les systèmes interconnectés de sécurité déjà mis au point par ZF étaient déjà généralisés à l’échelle mondiale sur tous les véhicules neufs, il serait possible de réduire de 30 % le nombre d’accidents de la route de 30 %. Un impact déjà non négligeable, quand on sait que la mortalité représente 1,2 millions de personnes sur la planète.
Laurent Meillaud pour le CCFA