
Pour son troisième anniversaire, l’institut Vedecom s’est offert non pas un, mais deux beaux cadeaux. En présence de son président Rémi Bastien (Renault), il a inauguré deux laboratoires spécifiques, le 28 mars, sur le site de Versailles-Satory (Yvelines). Plus précisément, il s’agit d’un bâtiment dédié au test de fiabilité des composants de véhicules électriques et d’une piste consacrée à la recharge par induction en situation de roulage.
Le montant des investissements n’a pas été communiqué, mais en ce qui concerne le premier laboratoire, Vedecom a dû réaménager un des entrepôts de l’ancienne base militaire et l’équiper en matériels pour conduire les tests de robustesse et de résistance dans les conditions d’utilisation parfois extrêmes des véhicules électriques. « C’est un laboratoire d’électronique de puissance et de fiabilité technologique », explique l’un des responsables de la structure. « On travaille sur des aspects de durée de vie et de mode de défaillance d’éléments intégrés aux véhicules électriques et hybrides », ajoute-t-il. En pleine phase d’innovation et d’approche de rupture, Vedecom avait besoin d’outils de modélisation, de simulation et de mise à l’épreuve de composants et de concepts d’assemblage.
Non loin de là, la piste a aussi été repensée. Avec la contribution de Qualcomm, Vedecom a installé dans la chaussée une bande de près de 100 mètres de boucles qui, par réaction avec les éléments de la voiture, permettra le chargement des batteries. « Nous voulons prouver que les moyens sont prêts et que commencera désormais l’ère de la commercialisation » a expliqué Remi Bastien lors de la conférence de presse, qui a surtout réuni des médias locaux attachés aux problématiques des collectivités territoriales. Preuve a été apportée durant la démonstration. Jusqu’à 90 km/h (limite fixée par le responsable du centre de Satory), la voiture a réussi à se charger grâce à un courant de 15kW/h.
A la marge de ces deux ateliers, Vedecom avait prévu un beau plateau pour les très nombreux professionnels qui ont passé la journée à Versailles-Satory. En vedette, on trouvait la Renault Zoé autonome dans sa dernière version, les avancées technologiques en matière de gestion de l’énergie, de télécommunication et d’interface homme-machine. Dans ce dernier registre, Vedecom commencera des tests avec des individus lambda en mai prochain, dans l’optique de jauger l’acceptabilité des automobilistes.
En trois ans, Vedecom est passé de 3 à 150 salariés. Outre les 70 salariés exclusifs, 40 experts et 45 doctorants constituent les ressources humaines de l’institut réparti sur quatre sites distincts. Aux dix entreprises à l’origine du projet visant à développer un véhicule décarboné et communicant, quarante sont venues s’ajouter, en plus du soutien du département des Yvelines et de l’agglomération de Versailles Grand-Parc. Dans un peu plus d’un an, Vedecom disposera d’un tout nouveau bâtiment qui concentrera toutes les activités actuelles. Il abritera jusqu’à 250 personnes, dont les employés de PME et de start-ups en lien avec les travaux de recherche, voire découlant elles-mêmes de ces travaux. (JOURNALAUTO.COM 29/3/17)