Une soixantaine de véhicules du début des années 1990 (Chevrolet Chevette, Volkswagen Gol, Opel Corsa…) ont été découverts dans un hangar à bétail au Brésil. Ces anciens taxis, stationnés pare-chocs contre pare-chocs depuis près de trente ans, sont aujourd’hui vendus pour pièce.
Dans une ferme de la banlieue de Rio de Janeiro, au Brésil, une soixantaine de taxis ont été découverts dans un hangar à bétail. Il y a quelques semaines encore, jusqu’à 96 véhicules se côtoyaient dans ce parking de fortune. Les voitures, reconnaissables à leur teinte jaune et pour certains à leur taximètre, appartenaient tous à l’un des barons des taxis, Pascoal da Silva Rego, aussi surnommé « Taxi King ».
Ces modèles, en majorité des Chevrolet Chevette, des Volkswagen Gol et des Opel Corsa, étaient loués à des chauffeurs. Les véhicules, datant pour la plupart de 1992 et 1993, ont été retirés de la circulation après seulement trois ans d’utilisation, conformément aux anciennes règles du département municipal des transports de Rio de Janeiro. Ils totalisaient des milliers de kilomètres au compteur puisqu’ils parcouraient entre 170 et 200 kilomètres par jour dans la ville.
Lorsque les véhicules ont pris leur retraite, ils ont été stockés dans la zone nord de Rio, dans l’un des entrepôts du « Taxi King ». Cependant, un différend avec la justice de l’époque a empêché la vente des véhicules. Ils ont donc été stationnés, pare-chocs contre pare-chocs, exposés à la poussière pendant près de trente ans…
Ce n’est qu’en 2020 que la situation s’est finalement débloquée. Huit ans après la mort de Pascoal da Silva Rego, la justice a finalement autorisé la vente des véhicules, qui n’ont pas tardé à trouver preneur. « Un homme est venu ici et a acheté dix voitures. Il a fait une vidéo et l’a transmise aux groupes de propriétaires de Chevette. Depuis lors, les ventes explosent. Il y a même eu la police ici, pensant qu’il s’agissait de voitures volées ! » raconte Carlos, l’un des quatorze héritiers de « Taxi King ».
Si tous les modèles sont complets, les vieux taxis ne sont pas dans un état flamboyant. Ils sont vendus pour pièce entre 1 300 et 2 000 real brésiliens, soit 200 à 300 euros. « Je n’ai pas fait de publicité. C’était du bouche à oreille. Désormais, toutes les voitures sont déjà réservées », s’exclame Carlos.
Source : L'ARGUS (3/5/21)Par Juliette Rodrigues