Une quinzaine d’entreprises françaises, producteurs et futurs utilisateurs des secteurs automobile et aéronautique, finalisent la création d’un consortium visant à faire naître une filière française de fibre de carbone « économique », qui serait la plus compétitive du marché. La création de ce consortium émane du travail réalisé par la PFA (Plateforme de la Filière Automobile) sur le dossier de l’allègement des véhicules. Dans ce cadre, la PFA a étudié les solutions existantes pour parvenir à diviser par deux le prix de la fibre de carbone, qui permet de faire gagner jusqu’à 60 % de masse par rapport à l’acier. Avec le concours de chimistes français, la PFA a ainsi identifié plusieurs voies (en travaillant notamment sur la matière première et les procédés de transformation de cette matière) qui permettraient d’atteindre un prix de la fibre carbone (pour des applications automobiles) d’environ 7 à 8 euros/kg, contre 14 à 15 euros/kg actuellement.
La PFA a également contacté les industriels d’autres secteurs d’activité qui pourraient profiter de ce matériau afin d’assurer des débouchés pour une filière fibre de carbone à bas coût. Plusieurs d’entre eux se sont engagés dans cette démarche, d’autres pourraient suivre. Il fallait ensuite faire valider le projet par la PFA ; c’est chose faite.
La création de ce consortium va permettre, d’une part de poursuivre les travaux menés par la PFA en phase laboratoire et, d’autre part, de dégager les investissements nécessaires à ces travaux. A l’issue de cette phase de recherche qui permettra notamment de définir quelle est la matière première présentant la meilleure équation coût-performance, la phase industrielle démarrera pour valider les performances mécaniques et économiques sur des lignes pilotes.
La production devrait donc démarrer réellement en 2020 avec l’assurance d’être rapidement rentable. « On estime qu’une usine est rentable avec trois lignes de carbonisation ; or, si toutes les industries nous suivent, nous pouvons monter, en restant conservateur, à cinq lignes de carbonisation », indique Christophe Aufrère, directeur de la stratégie technologique de Faurecia, et responsable du dossier allègement au sein de la PFA. (AUTOACTU.COM 18/9/14)