Valeo a annoncé le 9 décembre – à la veille d’une journée investisseurs – viser des flux de trésorerie à un niveau compris entre 1,3 et 1,5 milliard d’euros sur la période 2020-2022, soit un doublement par rapport à 2017-2019. L’équipementier a indiqué vouloir « améliorer sa profitabilité » et augmenter sa marge d’Ebitda (marge opérationnelle avant amortissement) « à plus de 15 % » de ses ventes en 2022, dans un communiqué publié lundi soir. Il vise « une croissance organique de son chiffre d’affaires » supérieure « de 5 points environ » à la production d’automobiles mondiale.
Lors de sa dernière journée investisseurs en 2017, Valeo avait annoncé des objectifs ambitieux, devenus hors d’atteinte : un chiffre d’affaires supérieur à 27 milliards d’euros en 2021, un taux de marge opérationnelle de l’ordre de 9 % et 3,7 milliards d’euros de flux de trésorerie sur 2017-2021. Victime du retournement brutal du marché automobile depuis l’été 2018, le groupe se montre désormais plus prudent. Il ne communique plus sur la marge opérationnelle, mais sur la marge d’Ebitda, qui exclut l’impact des amortissements.
Valeo a très nettement abaissé les objectifs de sa coentreprise avec Siemens dans les moteurs électriques. Le groupe évoque désormais un chiffre d’affaires de 1,4 milliard d’euros en 2022, contre plus de 2 milliards précédemment. Cet objectif de 2 milliards est reporté à 2024. La société conjointe, sur laquelle l’équipementier a beaucoup misé, vise une marge d’Ebitda à 8 % des ventes et des flux de trésorerie à l’équilibre en 2022.
Le groupe a beaucoup investi ces dernières années pour prendre des positions fortes dans l’électrification des motorisations de véhicules et les technologies de conduite autonome, qui devraient connaître une forte croissance ces prochaines années. « Ces investissements – que nous avons poursuivis malgré un marché automobile en retournement – sont maintenant réalisés », a déclaré Jacques Aschenbroich, président de Valeo, cité dans le communiqué. Les nouvelles plateformes technologiques ainsi développées « nous confèrent un avantage compétitif en créant d’importantes barrières à l’entrée. Elles nous permettront d’augmenter significativement notre contenu moyen par véhicule et renforceront notre résilience dans un marché incertain », a-t-il ajouté.
Source : AFP (9/12/19)Par Alexandra Frutos