Valeo s’est distingué cette année en intégrant le prestigieux classement des 100 entreprises les plus innovantes, le « Top 100 Global Innovators » réalisé par Thomson Reuters. Cette performance est d’autant plus remarquable que l’équipementier est la seule entreprise européenne du secteur automobile à en faire partie, huit autres étant japonaises et une seule américaine. « C’est une satisfaction parce que ce classement ne mesure pas seulement le nombre de brevets mais aussi leur qualité », souligne Guillaume Devauchelle, directeur de l’innovation de Valeo. Thomson Reuters comptabilise en effet le nombre de brevets déposés et leur extension à plusieurs pays, mais aussi les brevets antérieurs de Valeo cités comme référence par ses concurrents lors du dépôt de leur propre brevet. « Plus un brevet est cité, plus il est pertinent dans son domaine, et plus il limite la portée des autres brevets et oblige nos concurrents à chercher d’autres voies. Le dépôt de brevet, assurant une protection pendant 18 à 20 ans, est un moyen de gêner les autres. Aujourd’hui, nous sommes plus enclins à déposer parce qu’il est plus important d’être le premier que de garder son invention secrète », souligne M. Devauchelle.
Valeo a été particulièrement actif l’année dernière, avec plus de 1 100 brevets déposés, en progression de 40 %. Ces brevets sont ensuite étendus à différents pays judicieusement choisis. « Si on dépose en France, en Allemagne et en Espagne, il n’est pas nécessaire de se protéger en Italie parce que le contrefacteur ne pourra produire et vendre son produit qu’en Italie, avec donc un intérêt économique limité », explique M. Devauchelle. « Nous nous protégeons bien sûr souvent en Chine et nous sommes satisfaits des moyens déployés par les autorités pour nous aider à empêcher la contrefaçon », ajoute-t-il. Les brevets de Valeo se concentrent sur ses deux domaines de prédilection, les technologies qui visent à réduire les émissions de CO2 et celles destinées à rendre la conduite plus intuitive, plus connectée, plus autonome. « Autour de la conduite intuitive, il y a beaucoup de choses à inventer qui ne sont pas brevetables, je parle de tous ces nouveaux usages que les technologies vont pouvoir faire émerger. Or, dans ce domaine des usages, pas ou peu d’idées viennent de nos ingénieurs », constate-t-il.
Valeo a donc eu l’idée de mettre à contribution les étudiants pour imaginer « les nouveaux usages de la voiture ». Dans le cadre de son concours annuel « Valeo Innovation Challenge », doté d’un premier prix de 100 000 euros, l’équipementier a décidé d’ajouter un second prix du même montant, décerné non plus à des élèves ingénieurs pour une « innovation technologique », mais à des étudiants de tout bord (urbanistes, architectes, designers, etc.) qui inventeront de « nouveaux modes d’utilisation de la voiture ». « Nous n’attendons pas des pitch de startup, avec des équations économiques très précises, mais des idées, des rêves de nouveaux usages », indique le groupe. Les étudiants ont jusqu’au 15 janvier 2016 pour s’inscrire sur le site dédié, constituer leur équipe de 2 à 5 personnes et formaliser la première ébauche de leur projet. Après examen des dossiers, Valeo annoncera le nom de 24 équipes demi-finalistes (12 par catégorie) le 18 mars. Ils recevront 5 000 euros pour documenter leur projet et le déposer avant le 23 juillet. (AUTOACTU.COM 8/12/15)