Les dirigeants de Nissan ont été vivement critiqués par de petits actionnaires lors de l’assemblée générale du constructeur, tant sur sa gouvernance que sur sa crédibilité après l’affaire Ghosn et son avenir incertain dans la crise.
Le président de Renault et de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, Jean-Dominique Senard, ainsi qu’un administrateur de Renault, Pierre Fleuriot, siègent par ailleurs au sein du conseil d’administration de Nissan.
« Nissan manque de crédibilité et n’inspire pas confiance depuis l’éviction fracassante de Carlos Ghosn fin 2018 », a lancé un actionnaire. « Vous ne fabriquez pas des voitures que les gens veulent acheter », a souligné un autre.
Face à ce torrent de critiques, le directeur général de Nissan, Makoto Uchida, a rappelé que le groupe avait intensifié le mois dernier son plan de restructuration, en décidant notamment de fermer son usine de Barcelone en Espagne.
Nissan mise également sur le lancement de nouveaux modèles, à commencer par l’Ariya, un SUV 100 % électrique, qui sera officiellement présenté le 15 juillet.
Le groupe compte également largement s’appuyer sur son alliance avec Renault et Mitsubishi Motors, dont la nouvelle stratégie vise prioritairement à restaurer la rentabilité.
« Nissan va changer (…). Si les performances de Nissan ne s’améliorent pas à terme, vous pourrez me licencier », a indiqué M. Uchida face aux actionnaires en colère.
Une seule résolution était à l’ordre du jour lundi : la réélection des 12 membres du conseil d’administration du groupe, laquelle a été approuvée à la fin de l’assemblée générale.
Nissan a subi une perte nette colossale de 671,2 milliards de yens (5,7 milliards d’euros) sur son dernier exercice annuel 2019-2020 et n’a pas publié de prévisions pour l’exercice en cours, qui s’annonce très sombre lui aussi en raison de la pandémie persistante de Covid-19.
Source : AFP (29/6/20)Par Juliette Rodrigues