Toyota a signé un accord avec la start-up chinoise Singulato en vue de lui proposer ses technologies dans les véhicules électriques, son premier accord du genre avec une entreprise chinoise spécialisée dans le secteur.
L’accord permettra également à Toyota de mieux comprendre le fonctionnement des start-ups chinoises et leurs stratégies sur un marché en pleine mutation, a déclaré Shen Haiyin, directeur général de Singulato. “Avec l’électrique, les véhicules autonomes et le services de mobilité qui bouleversent le secteur, les pratiques anciennes doivent être revues”, a déclaré de son côté Toyota. “Nous produisons des voitures depuis un siècle, mais cela ne doit pas nous empêcher de rester humbles face aux nouveaux entrants”.
Toyota va octroyer une licence à Singulato pour utiliser son petit véhicule électrique eQ. L’accord devrait être annoncé au salon de l’automobile de Shanghai, où Singulato dévoilera un concept-car basé sur l’eQ. Singaluto va adapter le design de la petite voiture aux préférences chinoises afin de proposer un modèle plus abordable d’ici à 2021 ; sa version de l’eQ devrait également afficher une plus grande autonomie.
“Cet accord nous permet d’économiser du temps et de l’argent pour développer une voiture fiable et nous concentrer sur ce sur quoi nous excellons”, a déclaré Shen Haiyin.
Les conditions financières de l’accord n’ont pas été dévoilées.
La version eQ de Singulato, baptisée iC3, sera connectée et proposera des fonctions de conduite autonome et un système d’infodivertissement.
Toyota a vendu 100 eQ en 2012 avant de mettre fin à ce modèle en raison, à l’époque, des contraintes liées aux véhicules électriques comme leur prix, leur autonomie réduite et la durée du temps de recharge. Singulato pense cependant que les progrès technologiques, notamment dans les batteries, ont depuis changé la donne.
Shen Haiyin estime que l’iC3 sera en mesure d’effectuer un trajet de 250 à 300 km avec une seule recharge. La voiture sera proposée au tarif d’environ 100 000 yuans (13 180 euros) et la start-up chinoise compte en écouler 200 000 unités sur cinq ans.
Selon les deux sources proches de Toyota, l’accord s’inscrit dans le cadre d’une accélération du partage de technologies avec la Chine, un pays dans lequel le constructeur japonais veut se renforcer.
Soucieuse de lutter contre la pollution et stimuler son propre secteur automobile, la Chine a fixé des quotas stricts pour les voitures dites à énergie nouvelle (NEV) qui doivent représenter au moins un cinquième des ventes dans le pays d’ici à 2025. Un constructeur n’ayant pas atteint son quota à la possibilité d’acquérir des crédits NEV (voitures dites à énergie nouvelle) auprès d’un autre disposant de crédits excédentaires ou de payer des pénalités.
Source : REUTERS (15/4/19)Par Juliette Rodrigues