Le Commissariat général au développement durable (CGDD, rattaché au ministère de la Transition écologique) a souhaité connaître l’évolution du parc en circulation depuis la mise en place des vignettes Crit’Air, lancées en 2017 à Paris. D’après les constatations du CGDD, « ce sont les voitures relevant de la vignette Crit’Air 2 qui sont les plus nombreuses dans le parc, suivies des Crit’Air 3. Ces deux catégories représentent 6 véhicules en circulation sur 10. Il s’agit de véhicules diesel dans 72 % des cas ».
Les voitures à essence immatriculées à partir de 2011 sont plus fréquentes que les modèles diesel immatriculés entre 2001 et 2006 : les Crit’Air 1 représentent « 18 % des voitures en circulation », les Crit’Air 4 environ 11 %. La catégorie la plus vertueuse, dite Crit’Air 0 et réservée aux voitures électriques, ne correspond qu’à 0,3 % des vignettes délivrées.
Il apparait par ailleurs que l’essentiel des kilomètres parcourus l’est avec un véhicule diesel : « En 2018, les voitures ont parcouru 470 milliards de kilomètres, dont 40 % ont été effectués par des véhicules éligibles à la vignette Crit’Air 2 et 28 % par des Crit’Air 3 », explique le CGDD. De surcroît, « les catégories Crit’Air 2 sont constituées de véhicules diesels récents qui circulent beaucoup (18 900 km annuels) et de véhicules à essence moins récents qui circulent peu (8 600 km) », indique encore le Commissariat.
Le CGDD considère comme anciens et particulièrement polluants les véhicules classés Crit’Air 3, 4 et 5 et non classés. Ils représentent 48 % du parc total en circulation, mais aussi 55 % du parc « dans les communes rurales isolées ». Même dans les agglomérations, ces véhicules sont loin d’avoir disparu : ils représentent encore presque 10 % des voitures qui roulent à Valence Romans Agglo, 8,8 % à Saint-Etienne Métropole, etc. Or, « si le rythme de renouvellement du parc reste identique à celui de 2018, il faudra environ neuf ans pour que l’ensemble des voitures classées Crit’Air 3, 4, 5 et non classées ne soient plus en circulation », précise le CGDD.
Le rythme actuel de renouvellement est en effet accéléré par la prime à la conversion : 254 654 autos sont parties à la démolition en échange de l’achat d’un véhicule plus vertueux en 2018, 350 296 en 2019. Un coup de pouce au rythme normal de renouvellement des voitures en circulation, qui est d’environ 1,1 million par an. Le CGDD indique d’ailleurs que, si le rythme redevient ce qu’il était avant les coups de pouce étatiques, « il faudra environ onze ans » pour se débarrasser des véhicules les plus anciens.
Source : LARGUS.FR (27/2/20)Par Alexandra Frutos