PSA annonce la mise en commun de la distribution des pièces de rechange dans les réseaux Peugeot et Citroën. Ce projet, pour lequel la France est pilote, sera déployé dans toute l’Europe. Il s’agit d’une décision « révolutionnaire », souligne le directeur du commerce France de Peugeot Xavier Duchemin. « C’est un changement historique qui fait partie des grandes modifications de la stratégie de distribution du groupe ces dernières années », explique-t-il.
Cette décision fait suite à celle concernant la fusion des enseignes Eurorepar et Motaquip Car Services sous l’enseigne Eurorepar Car Services à partir du 1er janvier 2015, pour en faire le premier réseau multimarques. Actuellement, on compte en France 20 plateformes pièces de rechange dans le réseau Peugeot et une dans le réseau Citroën. « Nous avons un vrai coup d’avance avec les plateformes de distribution pièces et l’idée est d’accélérer le déploiement et de se doter de centres qui pourraient distribuer à tout le réseau jusqu’aux agents. Les concessionnaires se fourniront auprès des plateformes et gagneront sur leurs frais de structure », souligne M. Duchemin. L’objectif est ainsi de compter 40 à 50 centres de distribution de pièces en France, à qui le constructeur sous-traitera la logistique de proximité à l’ensemble du réseau. A cela s’ajoute la mise en commun des deux marques du groupe (au même titre que les magasins centraux), qui accentue l’effet d’échelle et qui permet de faire des économies logistiques. « La mise en commun des deux marques était une demande de beaucoup de distributeurs qui ont les deux marques et pour lesquels la distribution séparée n’était pas optimale en termes de logistique », explique M. Duchemin. La question de la répartition entre le réseau et les marques des gains de cette nouvelle organisation « fait partie des discussions avec les réseaux des deux marques », indique le dirigeant. Pour ceux qui investiront dans ces plateformes, l’opération sera « positive », assure-t-il.
Concrètement, les contrats des plateformes existantes seront résiliés début 2015 avec un préavis de 2 ans, délai qui permettra de préparer la mise en place de ces plateformes bi-marques. « Nous allons définir quel sera le meilleur maillage en France et vérifier que les plateformes actuelles sont au meilleur endroit », explique M. Duchemin. Le passage par la résiliation des contrats était « la seule solution », indique-t-il, soulignant que « les contrats actuels ne prévoyaient pas la possibilité de distribuer les deux marques et cela est fait en bonne intelligence avec le réseau ».
Cette nouvelle organisation va de pair avec des ambitions de croissance sur le marché de l’après-vente. « La reconquête de nos clients de plus de 3 ans est un des grands objectifs pour 2015. Nous allons passer à l’offensive commerciale en termes de publicité avec la diffusion d’un film, le premier depuis longtemps faisant la promotion de l’après-vente chez Peugeot mettant en avant tout ce qui tourne autour de la convivialité avec le client et la possibilité de prendre rendez-vous sur Internet pour une opération d’après-vente », explique Xavier Duchemin.
Pour mesurer la progression du réseau sur cette cible, Peugeot construit actuellement des indicateurs qui suivront mois par mois la part des interventions sur le parc en prenant en compte les informations du DMS liant intervention ateliers et numéros de châssis. Les données de Peugeot montrent en effet que les forfaits Eco Expert sur les pièces Eurorepar représentent 10 % du chiffre d’affaires dans l’après-vente, alors que les véhicules de plus de 5 ans représentent les deux tiers du parc Peugeot. « Sur les parcs à partir de 3 ans, nous avons moins de 35 % de fidélité. C’est là où nous avons un enjeu majeur », explique M. Duchemin. Pour mesurer sa progression, Peugeot suivra également l’évolution de son chiffre d’affaires par véhicule en parc. « Les meilleurs constructeurs sont à 300 euros et les moins bons à 180 euros, nous sommes entre les deux », souligne-t-il. (AUTOACTU.COM 22/10/14)