PSA Peugeot Citroën déploie son programme « Usine Excellente », qui « doit permettre de dégager 5 % à 7 % de gains de productivité par an, soit 30 % dans les cinq prochaines années », indique Denis Martin, directeur opérationnel Europe du groupe.
Le programme « Usine Excellente », qui s’appuie sur 1,5 milliard d’euros d’investissement négociés via le contrat social, vise à moderniser les usines les plus âgées de PSA et à rapprocher la production des standards ultra-compacts désormais en vigueur dans l’industrie automobile. La première mission consiste à faire la chasse aux surcapacités. Alors que le groupe compte stabiliser la production française à 1 million de véhicules en 2017, l’usine de Poissy perdra l’une de ses deux lignes de production l’année prochaine. Mulhouse passera aussi en monoflux en 2018. « Nous devons utiliser à plein nos capacités pour être compétitif. L’objectif est de parvenir à une utilisation de 115 % de nos usines à l’horizon 2022 », souligne M. Martin.
La suppression d’une ligne permet également de gagner de l’espace et d’intégrer certains fournisseurs directement en bord de ligne. La logistique sera revue : des flux longs synchrones permettront de livrer des pièces directement depuis l’Europe de l’Est, sans passer par des plateformes de stockage intermédiaires. De quoi favoriser l’approvisionnement à bas coût des usines, qui doit passer de 20 % à 40 % des achats d’ici à 2018. « Les constructeurs allemands ont l’avantage de se faire livrer en une journée de camion par leurs fournisseurs d’Europe de l’Est. Nous avons aussi cette capacité sur Mulhouse et Sochaux », indique Denis Martin.
Cette nouvelle organisation aura des conséquences sur le travail des opérateurs qui disposeront, dès cette année à Mulhouse, d’un système de « full kitting », un panier intégrant les composants nécessaires pour chaque opération, sans avoir à revenir en bord de ligne.
Au total, à Mulhouse, la superficie nécessaire à l’approvisionnement de la ligne passera de 47 000 à 33 000 mètres carrés en 2018. Le site compte aussi diviser par deux sa superficie totale, à 150 hectares. Les terrains inutiles seront vendus. Même réflexion à Poissy et Sochaux. Les parcs de stockage de voitures sont également compactés. « Avec trois à cinq jours de stocks maximum, nous n’avons plus besoin de ces grands espaces », souligne M. Martin. L’objectif est de permettre aux usines françaises de se battre à armes égales avec leurs concurrentes européennes (Vigo en Espagne, Trnava en Slovaquie, etc.), plus modernes. Sans tenir compte de l’écart des coûts salariaux, le temps de production pour une voiture est de 20,1 heures en France, contre 18,4 en Europe, rappellent LES ECHOS (27/10/14).