Carlos Tavares, président du groupe PSA, a indiqué que la stratégie qui serait adoptée en Inde porterait sur une approche évolutive pour être rentable, plutôt que sur de gros investissements initiaux.
« Les marchés sont par nature volatils, car ils dépendent de nombreux facteurs – niveau de confiance des consommateurs, perception positive de leur avenir et de leur pouvoir d’achat, croissance économique, etc. Il n’y a donc pas de moment idéal pour faire son entrée sur un marché », a déclaré M. Tavares. « En revanche, il faut utiliser le bon levier », a-t-il ajouté. « Nous apporterons les bons produits avec la bonne technologie, et nous mettrons l’accent sur la qualité, à la fois dans les produits et les services. Nous nous donnons ensuite trois ans pour atteindre le seuil de rentabilité ».
PSA a choisi la marque Citroën pour faire son retour en Inde. « Citroën est une marque centrée sur l’humain. Elle est rafraîchissante et axée sur les technologies de pointe ; c’est exactement ce que recherchent les jeunes en Inde. Cela dit, nous ne faisons pas table rase du passé, mais nous regardons vers l’avenir ».
M. Tavares a expliqué que le groupe souhaitait un engagement à long terme dans le pays, ce qui ne pourra se faire que si les opérations sont rentables. « Si on veut être rentable dès le début, nous ne devons pas lancer des investissements excessifs. Nous faisons des investissements évolutifs, qui devraient, selon toute probabilité, nous permettre de rester bénéficiaires. Nous visons 2 % du marché ; c’est un objectif humble mais sage ».
« L’idéal est de pouvoir apporter les bons produits au bon moment et de les rafraîchir à intervalles réguliers. Nous avons beaucoup de respect pour Maruti Suzuki, leader du marché indien, qui applique cette méthode avec succès depuis des décennies. Nous allons essayer de nous imprégner de leurs méthodes », a poursuivi Carlos Tavares.
« Nous ne devrions jamais oublier que l’achat d’une voiture reste une décision émotionnelle. Donc, en tant que constructeur automobile, nous ne pouvons pas réduire la dimension émotionnelle du produit. Si vous oubliez le quotient émotionnel, vous vous exposez à des difficultés », observe par ailleurs M. Tavares.
Source : ECONOMIC TIMES (15/4/19)Par Juliette Rodrigues