Le premier autobus de transport 100 % à hydrogène en France a été présenté le 21 juin à Houdain (Pas-de-Calais) lors de l’inauguration de sa station d’alimentation. Dotés de quatre réservoirs de 30 kg d’hydrogène sur le toit et d’une pile à combustible, six autobus fabriqués par la société française Safra couvriront une ligne de 13 km entre les communes de Bruay-La-Buissière et d’Auchel et seront rechargés quotidiennement dans cette station.
« Nous produisons notre propre hydrogène sur place avec une électrolyse de l’eau : on sépare des molécules d’oxygène et d’hydrogène, l’hydrogène est stocké puis comprimé et c’est cela qu’on va mettre dans le bus », a expliqué Sophie Masure, cheffe du projet au syndicat mixte des transports Artois-Gohelle. « Cela ne changera absolument rien en termes de qualité de transport pour l’usager, sauf que le bus sera comme un bus électrique, silencieux », a-t-elle ajouté.
Le « projet hydrogène », nécessitant 12,9 millions d’euros d’investissements, a mobilisé l’expertise de plusieurs entreprises françaises – outre Safra, Engie, Michelin, McPhy – et devrait permettre d’économiser quelque 530 tonnes de CO2 par an. Il s’inscrit dans un projet de réorganisation globale du réseau de transports, dont l’investissement total s’élève à 405 millions d’euros, incluant notamment l’achat de bus hybrides, d’importants travaux de voirie, la rénovation de dépôts de bus ou encore des transformations de la billetterie.
« Face à l’urgence climatique et à la pollution, nous devons passer à la vitesse supérieure. Les questions de santé et d’environnement sont corrélées », a déclaré Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, qui a investi quelque 2,7 millions d’euros dans le projet hydrogène.
L’hydrogène est « une voie d’avenir pour les bus, les cars et les transports routiers, qu’il faut pousser en avant au niveau européen, car c’est un enjeu industriel très fort », a pour sa part affirmé Thierry Mallet, président du groupe Transdev, qui exploitera cette ligne dès la fin de l’été. « Nous avons encore besoin d’optimiser les coûts, mais cela marche et c’est une réalité économique », a-t-il ajouté.
Source : AFP (21/6/19)Par Alexandra Frutos