Plastic Omnium s’attend à dépasser le marché automobile mondial de 5 points de pourcentage par an en moyenne et à disposer d’un flux de trésorerie disponible annuel de plus de 200 millions d’euros entre 2020 et 2022. Le nouveau directeur général de l’équipementier, Laurent Favre, indique qu’aujourd’hui, Plastic Omnium produit des produits, mais que demain, l’entreprise souhaite produire des fonctions. « Cela signifie qu’il faut intégrer le radar, le lidar ou l’éclairage, par exemple, dans nos systèmes extérieurs. Nous le faisons en collaboration avec Hella pour les pare-chocs et avec Brose pour les portes. C’est vraiment la transformation à laquelle nous travaillons, d’un fournisseur de produits à un fournisseur de fonctions », explique-t-il.
« L’Europe fait face à deux grands défis : premièrement, son marché est saturé, de sorte que les possibilités de croissance en volumes sont limitées. Deuxièmement, en raison des objectifs d’émissions de CO2 et des normes environnementales locales, tous les choix de motorisations sont disponibles, mais les consommateurs sont un peu perdus dans cette complexité. Pour cela, nous pensons que le marché diminuera en 2020. Nous adaptons notre structure de coûts, mais nous continuerons de croître en augmentant le contenu par véhicules grâce à nos innovations », détaille M. Favre.
Plastic Omnium est actif dans trois domaines d’activités principaux : les systèmes d’énergie propre, les systèmes de carrosserie intelligents et les modules bloc-avant. « A l’extérieur, en plus d’intégrer les fonctions, nous nous concentrons sur la légèreté et l’aérodynamique […]. Dans le domaine de l’énergie propre, nous avons des solutions pour la technologie hybride, comme les réservoirs de carburant pour les hybrides rechargeables, qui sont très complexes. Nous avons également investi dans la technologie des piles à combustible à hydrogène. Dans les modules bloc-avant, nous sommes en tête avec notre coentreprise HBPO (avec Hella), et nous développons de nouveaux modules pour augmenter le contenu par voitures », explique par ailleurs le dirigeant.
« Nous envisageons à plus long terme le marché des piles à combustible. Nous avons investi environ 200 millions d’euros dans les technologies de l’hydrogène depuis 2016, nous avons des centres de recherche et développement en Europe et en Chine, et nous avons de nombreux partenariats stratégiques, ainsi qu’une unité commerciale dédiée aux énergies nouvelles. Nous venons des réservoirs et nous sommes leader des réservoirs sur le marché des moteurs à combustion. Nous avons déjà une commande d’un fabricant allemand pour développer un réservoir de 350 bars et nous sommes le premier acteur à proposer un réservoir sous pression certifié de 700 bars. Les réservoirs ne sont que les premières étapes, parce que nous attendons un marché pour 2 millions de véhicules d’ici à 2030. Notre objectif à long terme est de pouvoir fournir l’ensemble du système. Nous pensons que l’hydrogène sera l’une des principales solutions de mobilité propre. Il sera probablement combiné avec des batteries, dans une sorte de système hybride. Une utilisation plus large commencera par les autobus et les camions, puis avec les flottes, mais elle sera généralisée à long terme », prévoit M. Favre.
Source : AUTOMOTIVE NEWS EUROPE (12/2/20)Par Alexandra Frutos