Avec une part de marché de 30,2 % en juin 2018, le groupe Renault (avec Dacia) a réalisé une belle performance en France. La marque Renault a cependant souffert sur le marché des particuliers. Les immatriculations de la première marque française ont certes bondi de 12 % pour atteindre une part de marché de 23,68 %, mais les particuliers n’y sont pour rien. Au contraire, Renault a reculé de 15,3 % sur ce segment de clientèle par rapport à juin de l’année dernière. Une comparaison à prendre avec précaution au regard de la surperformance enregistrée en juin 2017. Et surtout, pour Philippe Buros, directeur du commerce France de Renault, ce résultat ne masque aucune animation commerciale supplémentaire, ni prime versée aux distributeurs pour chaque vente additionnelle aux clients particuliers.
Les autres canaux en revanche ont largement contribué à ce bon résultat de juin et notamment les loueurs de courte durée, qui ont mis à la route 40,8 % de voitures supplémentaires, soit 12 197 véhicules en plus. « Il ne faut y voir aucune volonté d’immatriculations tactiques. L’explication est très simple : en 2017, les loueurs de courte durée nous avaient demandés de livrer les véhicules plus tôt dans l’année. Mais en 2018 et notamment pour le marché corse, les loueurs ont préféré être livrés en juin pour les mois d’été, de juillet et août », explique Philippe Buros.
La règle dans le groupe Renault est claire : la part de marché de la marque dans les ventes aux particuliers doit être supérieure à celle dans les flottes, qui elle-même doit être supérieure à celle dans les canaux tactiques que représentent les véhicules de démonstration et les loueurs de courte durée.
Le segment des flottes d’entreprises n’est pas en reste : + 28,8 % de hausse en juin, contre 1,5 % sur le premier semestre de 2018. Sur ce canal, M. Buros voit clairement un phénomène d’anticipation lié aux nouvelles normes d’homologation. « Je ne pense pas que les constructeurs anticipent eux-mêmes ces nouvelles normes. En revanche, du côté des flottes d’entreprise, la tendance se dessine nettement. Les gestionnaires de flottes se demandent comment vont évoluer les taxes et les constructeurs cherchent à deviner comment ce passage va se passer par rapport à la concurrence. La vérité n’éclatera qu’en septembre 2018 », prévoit le dirigeant. « Mais il faut que le gouvernement maintienne sa position, à savoir un impact neutre fiscalement ! », ajoute-t-il.
Source : JOURNALAUTO.COM (2/7/18)Par Alexandra Frutos