Dans un entretien accordé aux Echos, le directeur général de Faurecia Patrick Koller explique que l’industrie automobile « s’est précipitée pour inventer les solutions permettant une autonomie quasi complète des véhicules » mais qu’elle « a largement sous-estimé les modèles économiques de cette révolution ». « Aujourd’hui, les systèmes nécessaires pour offrir une autonomie de niveau 5, où le véhicule conduit seul dans toutes les situations, ont un surcoût estimé de 70 000 euros par voiture. C’est beaucoup trop cher pour un particulier. Et ce coût ne tient pas compte des contraintes réglementaires qui vont nécessiter des investissements supplémentaires », souligne-t-il. « Le mouvement vers l’autonomie va se faire de manière incrémentale. Pour Faurecia, c’est d’ailleurs crucial. Les constructeurs attendent beaucoup de nous en termes de technologies. Mais nous ne pouvons pas investir massivement sur des solutions dont on ne connaît pas la date d’introduction sur le marché. Il est important que nos systèmes soient mis sur le marché le plus rapidement possible pour nous permettre d’investir dans notre vision long terme. Un autre point clé est de construire un écosystème, autour de partenariats, nous permettant de partager les investissements importants nécessaires pour développer des solutions long terme. Le dernier exemple en date est notre projet de coentreprise avec Michelin pour la pile à combustible », explique le dirigeant.
Source : ECHOS (9/4/19)Par Alexandra Frutos