Un rapport commandé par la région Ile-de-France relance la polémique sur la piétonisation de la rive droite des berges de Seine à Paris. Dans son bras de fer avec la maire PS de la capitale, Anne Hidalgo, la présidente LR de la région, Valérie Pécresse, soutenue par la droite parisienne et francilienne, a confié à un comité régional de suivi la publication de rapports réguliers sur la dégradation de la circulation et de la pollution causée par la fermeture, en septembre, de la voie Georges-Pompidou. Le deuxième rapport confirme la perception des automobilistes : le trafic et les temps de parcours ont augmenté au centre de Paris et à l’ouest, en banlieue. Ses mesures sur 145 km de voies en Ile-de-France montrent une dégradation plus forte que celle avancée par la mairie et la préfecture de police. D’après le document, le trafic connaît jusqu’à 51 % d’augmentation sur les quais hauts près de la place du Châtelet et plus 21 % sur le boulevard Saint-Germain. Plus précisément, 56 % des anciens usagers de la voie Georges-Pompidou le matin et 70 % le soir se reportent ailleurs. La rue de la Convention ou le boulevard de l’Hôpital verraient plus de 25 % de circulation supplémentaire par jour.
Les temps de parcours sur les quais hauts le soir augmentent de 74 % dans l’étude régionale, contre 39 % dans les chiffres de la Ville. Le matin au même endroit, l’allongement atteint 46 % contre les 7 % avancés par la mairie. Les lignes de bus fréquentant les secteurs touchés voient un allongement de leur temps de parcours d’une minute le matin et jusqu’à 3 minutes le soir.
Mme Pécresse s’est appuyée sur ce rapport pour réclamer une confrontation des données avec les autres parties prenantes. Face à la polémique, la Ville, la préfecture de police, mais aussi la Métropole du Grand Paris ont en effet créé leurs propres observatoires. L’enjeu : le préfet a conditionné la poursuite de la fermeture des berges dans six mois à l’étude de son impact sur la circulation et la pollution. La Mairie de Paris a réagi aux chiffres de la région en pointant le choix de parcours réduits et des jours les plus chargés. « La région prend aussi soin de communiquer en pourcentages, pour masquer le fait qu’elle ne parle chaque fois que de quelques minutes d’allongement », accuse aussi Christophe Najdovski, adjoint aux transports à la Maire de Paris. La Métropole du Grand Paris assure de son côté qu’elle publiera son premier rapport dans 15 jours, sachant qu’elle n’a pas encore reçu les données. (ECHOS 18/11/16)