Gianlucca de Ficchy, président de Nissan Europe, réaffirme les incertitudes qui pèsent sur Nissan en Europe en cas de Brexit sans accord.
Le Brexit est effectif depuis le 31 janvier 2020, mais les incertitudes ne sont pour autant pas levées. Les conditions concrètes de sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne restent en effet inconnues. « Le Brexit en soi ne nous pose pas de problème mais, même si le contexte a changé, les incertitudes persistent quant à la circulation des biens et des services et les taxes qui seront appliquées », explique Gianlucca de Ficchy.
La Grande-Bretagne doit négocier ses conditions de sorties avant la fin du mois de décembre 2020 ou demander un délai de prolongation avant le 31 juillet 2020. « Sur 100 véhicules produits dans l’usine de Sunderland, où sont assemblés le Qashqai, le Juke et la Leaf, 75 partent à l’export sur le continent européen. Si les taxes douanières s’élèvent à 10 %, le business model de Nissan Europe ne sera plus viable », ajoute M. de Ficchy.
Une complète réorganisation doit être opérée, dans un premier temps en Espagne dans l’usine de Barcelone. Mais toute la difficulté va être de trouver un équilibre qui permette de rester en Europe. Un Brexit sans accord signifierait une relocalisation totale de la production, ce qui est impossible compte tenu des 30 000 emplois qui gravitent dans et autour du site de production de Sunderland. « Transférer l’usine de Sunderland sur le continent priverait les 2 000 concessionnaires en Europe de produits durant de très longs mois », a ajouté le président de Nissan Europe.
Source : JOURNAL AUTOMOBILE (24/2/20)Par Juliette Rodrigues