A l’occasion de la présentation de ses résultats semestriels le 25 juillet, Navya a annoncé qu’il entendait désormais commercialiser ses technologies (son logiciel et son architecture de capteurs) auprès d’industriels et qu’il n’entendait plus contrôler l’intégralité de la chaîne de valeur allant du développement logiciel au déploiement des véhicules, en passant par la conception. Navya est donc à la recherche de partenariats technologiques, industriels, de distribution et de support local. L’entreprise a toutefois précisé qu’elle poursuivrait la production de ses navettes [autonomes] « jusqu’à ce que l’intégration de ses technologies dans des plateformes tierces soit opérationnelle pour ses clients ».
Pour commencer, Navya désire implémenter sa technologie (son logiciel et son architecture de capteur) sur une ou deux plateformes tierces courant 2020. L’entreprise s’est par exemple rapprochée de l’industriel Charlatte, qui fabrique des tracteurs et des chariots pouvant être utilisés pour transporter des bagages dans les aéroports. Les deux partenaires veulent tester courant du second semestre de 2019 le Tract autonome, actuellement cours de développement. Navya souhaite également tester la conduite en autonomie complète du Tract et de son Autonom Shuttle dans la première moitié de l’année 2020.
Ce changement de stratégie se traduit aussi par un changement à la tête de la société : le fondateur du groupe Christophe Sapet a été débarqué de la direction de Navya en décembre dernier avant qu’Etienne Hermite ne soit nommé au poste de président du directoire en mars. Ce dernier explique le changement de stratégie de Navya par le fait que « l’implémentation à grande échelle » de la mobilité autonome est « plus longue qu’anticipée au moment de notre introduction en bourse. Le marché demeure en phase d’expérimentation puisque l’autonomie complète n’est pas encore atteinte, la réglementation n’est pas encore établie uniformément et les modèles économiques continuent d’évoluer ».
Navya considère que « le marché des navettes autonomes restera un marché d’expérimentation pour les 24 prochains mois avant un décollage lié au retrait de l’opérateur de sécurité ». Cela se ressent dans les chiffres puisque l’entreprise n’a vendu que 18 Autonome Shuttle sur le premier semestre, contre 36 sur la même période un an plus tôt. Ces ventes en berne se répercutent sur son chiffre d’affaires, qui s’élève à 6,1 millions d’euros sur six mois (contre 9 millions d’euros au premier semestre de 2018).
Source : USINE-DIGITALE.FR (25/7/19)Par Alexandra Frutos