Le chiffre d’affaires de Michelin a diminué de 2,5 % au troisième trimestre de 2016, à 5,179 milliards d’euros. Ce repli est dû en majorité à un effet de changes négatif de 1,3 point de pourcentage, tandis que l’effet « mix-prix » (c’est-à-dire l’évolution des prix entre ses différentes gammes de produits), qui intègre des indexations sur les cours des matières premières, a pesé pour un point. Les volumes vendus (en tonnes) ont quant à eux reculé de 0,9 %, en raison notamment d’« un environnement de prix extrêmement concurrentiel » en Europe, indique le manufacturier dans un communiqué.
Ces volumes restent dans une tendance positive sur les neuf premiers mois de l’année (+ 1,4 %), mais ne suffisent pas à compenser des effets de change (- 2,3 points) et mix-prix (- 1,7 point) défavorables. En prenant en compte un effet de périmètre positif de 0,5 point, le chiffre d’affaires sur neuf mois recule de 2,1 % par rapport à la même période de 2015, atteignant 15,471 milliards d’euros.
Le chiffre d’affaires des pneumatiques « tourisme camionnette », qui représentent plus de la moitié de l’activité du groupe, a augmenté de 0,5 % depuis le début de l’année, à 8,88 milliards d’euros. Mais cette progression ne traduit qu’en partie une hausse des volumes de 2,5 %, elle-même pénalisée au troisième trimestre « par des tensions sur les prix en Europe », souligne Michelin.
Le secteur des pneus « poids lourd », qui contribue à hauteur de 4,44 milliards d’euros au chiffre d’affaires sur neuf mois, est nettement plus chahuté, voyant ses ventes reculer de 5 % malgré une stabilité des volumes écoulés (+ 0,3 %). Cette branche subit un « effet négatif de prix » dû « essentiellement à des ajustements de prix décidés en Amérique du Nord, ainsi qu’à la mise en œuvre des clauses d’indexation sur les cours de matières premières », indique le manufacturier.
L’activité dite « de spécialités », comme les produits destinés aux engins agricoles, miniers ou aux avions, représente des ventes de 2,15 milliards d’euros de janvier à septembre. Elle souffre aussi, avec une chute de 6,2 % par rapport à la période correspondante de 2015.
Michelin évoque un marché des pneumatiques pour les mines « en baisse significative pour la troisième année consécutive, pénalisé par la diminution des stocks dans les mines dans un contexte d’extraction stabilisée » et un marché du remplacement des produits pour l’agriculture « globalement en baisse dans les pays matures, pénalisé par des cours des denrées agricoles bas ». En revanche, « le marché des pneumatiques pour l’aviation commerciale poursuit sa croissance, portée par la hausse du trafic passager ».
Prenant acte d’un troisième trimestre « moins allant en Europe face à un environnement de prix extrêmement concurrentiel », l’entreprise dit s’attendre à des marchés « contrastés » d’ici à la fin de l’année. Mais le groupe clermontois confirme ses objectifs pour l’exercice en cours, continuant de prévoir notamment une « croissance des volumes supérieure à l’évolution mondiale des marchés » et un flux de trésorerie libre structurel « supérieur à 800 millions d’euros ».
Malgré une baisse du chiffre d’affaires déjà sensible au premier semestre (- 2 %), Michelin avait publié fin juillet un bénéfice net en hausse de 9 %, à 769 millions d’euros, grâce à une amélioration de sa rentabilité. (AFP 19/10/16)