Les institutions européennes finalisent la réforme qui doit imposer aux constructeurs de camions une réduction marquée des émissions de CO2 d’ici à 2030. Le Parlement, le Conseil et la Commission se retrouveront en « trilogue » mi-février pour dévoiler leurs objectifs. Dans un courrier adressé le 4 février aux institutions européennes, consulté par Les Echos, six grands groupes – Carrefour, Nestlé, Geodis, Spar Autriche, DB Schenker et Alstom – appellent à « fixer dès 2025 un objectif ambitieux de ventes de camions zéro émission ». Selon eux, le déploiement à court terme de tels camions électriques « est vital pour réduire les émissions et les coûts de carburants ».
La Commission et le Conseil s’accordent sur des objectifs de réduction des émissions de CO2 à 15 % d’ici à 2025 puis de 30 % d’ici à 2030, mais le Parlement européen veut pousser à – 20 % puis -35 %. L’idée de quotas a été écartée, mais les négociateurs européens étudient un dispositif complexe de bonus, où l’introduction sur le marché de camions à basses émissions diminuerait les objectifs globaux de réduction imposés aux constructeurs. Ces derniers appellent à ne pas confondre vitesse et précipitation. « Le potentiel d’électrification des flottes de camions est bien moindre que celui des flottes de voitures, en raison des coûts, des contraintes techniques et du manque d’infrastructures de recharge sur les routes », insiste depuis des mois l’Acea (Association des constructeurs européens d’automobiles).
Source : ECHOS (5/2/19)Par Alexandra Frutos