Grâce aux aides gouvernementales et en dépit de la baisse des prix du pétrole, les ventes de voitures électriques ont progressé de 64 % en France l’an dernier, pour se rapprocher de la barre symbolique de 1 % du marché. Au total, 17 266 voitures particulières électriques neuves ont été immatriculées en 2015, dans un marché de 1,91 million d’unités, représentant une part de 0,9 %, contre 0,59 % en 2014, année durant laquelle 10 561 nouvelles voitures électriques avaient été mises sur les routes. Ces chiffres « confirment que les véhicules électriques rentrent dans les mœurs et prennent leur place sur le marché », se félicite Joseph Beretta, président de l’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere-France).
Le gouvernement, qui avait instauré en avril 2015 un « superbonus » de 10 000 euros pour quiconque se débarrasserait d’une voiture diesel de plus de 14 ans et achèterait une voiture électrique, a en effet abaissé ce seuil à dix ans depuis le 1er janvier. « Concrètement, cela va tripler le parc éligible » à la conversion, explique à l’AFP Philippe Buros, directeur commercial France de Renault. Les deux tiers des clients de véhicules électriques de la marque ont profité du superbonus selon lui.
D’autres mesures (gratuité des cartes grises dans certains départements, possible autorisation de circulation en période de pic de pollution) sont également en vigueur. « On est très optimistes sur la suite de la croissance, d’autant plus que les infrastructures se mettent en place » avec 10 000 points de recharge ouverts à fin 2015, indique M. Beretta. « Toutes les conditions sont réunies pour qu’on continue à faire une croissance importante sur 2016 », renchérit M. Buros. La marque au losange, qui a misé de longue date sur l’électrique, a dépassé ses objectifs 2015 en écoulant 10 408 Zoé.
Les acteurs du secteur espéraient doubler en 2015 les ventes de voitures électriques neuves par rapport à 2014. L’augmentation de 64 % « est quand même significative, car elle s’inscrit dans le contexte d’un prix de pétrole extrêmement faible », fait valoir Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire Cetelem de l’automobile. Cela traduit « une équation économique qui se tient malgré le cours très bas » du brut, ajoute M. Beretta, estimant que « cela aussi, c’est rassurant » quant à l’avenir de ces modèles, dont le coût des batteries est appelé à baisser dans les années à venir. « Quand on se retrouvera dans un autre contexte, avec une hausse des prix de l’essence, ce sera une raison supplémentaire d’acheter une voiture électrique », souligne M. Neuvy.
Même si les volumes sont là encore réduits, un marché de l’occasion se développe et a doublé depuis 2013: 3 730 voitures électriques ont changé de main en 2015 sur un marché total de 5,5 millions d’unités, d’après le baromètre publié le 4 janvier par le site spécialisé AutoScout24.
Eux aussi aidés par les pouvoirs publics, les véhicules hybrides (essence-électricité) neufs ont également connu une année de forte croissance (+ 43,5 %), pour atteindre 3,2 % du marché français et 61 619 unités, dont 5 589 rechargeables sur le secteur, selon le CCFA. (AFP 4/1/16)