Les syndicats de l’usine Ford de Blanquefort (Gironde), reçus le 1er septembre pour la première fois par les nouveaux locataires de Bercy, ont insisté sur l’urgence de leur situation, un mois avant un comité de suivi décisif pour l’avenir de l’usine. « Aujourd’hui, il y a vraiment une urgence que Ford prenne une décision d’investissement à Bordeaux », a déclaré Gilles Lambersend, secrétaire CE de l’usine Ford Aquitaine Industries (FAI) de Blanquefort, à la sortie de la réunion entre la délégation intersyndicale (CGT, FO, CFTC et CFE-CGC) et un conseiller du ministère de l’économie.
Dans un mois, Ford Europe devrait donner sa réponse lors d’un comité de suivi au sujet de la possibilité pour le site girondin de prétendre à la production d’une nouvelle boîte de vitesses pour voitures, la 8F-Mid. « Pragmatiquement, il faut que l’intervention de l’Etat, des collectivités locales, de l’intersyndicale, amène Ford à donner une réponse positive pour fin septembre », a expliqué Jean-Marc Chavant, élu CE Force Ouvrière. « Si cette réponse n’est pas donnée, on ne rentre pas dans le jeu [qui permet d’avoir la transmission] », a-t-il insisté. « Malheureusement, à très court terme, c’est une fermeture de site », a-t-il ajouté.
D’après les syndicats, la transmission 8F-Mid permettrait de garantir l’emploi dans l’usine de Blanquefort en remplaçant le modèle de boîtes 6F35 dont la production par le site girondin s’arrête en 2019. Une étude de faisabilité est en cours.
Ford France a souligné que les volumes de production de FAI demeuraient sains à court terme. La filiale a « confirmé en juillet dernier que le projet d’une nouvelle petite transmission automatique prévue pour FAI [avait] obtenu l’approbation du comité de planification industrielle. La décision finale d’approvisionnement sera prise à la fin de cette année ». Concernant cette nouvelle transmission, Ford France n’a à ce jour « confirmé ni nom, ni code, ni volume ». La filiale a toutefois indiqué qu’il ne s’agissait pas de la boîte de vitesse 6F15, un temps envisagée, mais dont les volumes annuels sont jugés trop faibles par les syndicats pour pérenniser l’emploi.
Ford emploie actuellement près de 900 salariés dans son usine en Gironde, contre 1 600 en 2008. (AFP 1/9/17)