Dans un entretien accordé au FIGARO (9/7/16), l’ancien numéro deux de Renault Patrick Pélata, fondateur du cabinet de conseil dans la transformation digitale Meta Strategy, explique qu’il y a aujourd’hui deux visions concernant la voiture autonome : « Les constructeurs introduisent progressivement dans leurs modèles des fonctions de voiture autonome ; on commence par pouvoir lâcher le volant dans certaines circonstances (autoroute, embouteillage, etc.). Cette approche permet de limiter les coûts et donc l’impact sur le prix des véhicules. A l’opposé, certains acteurs comme Uber ou Google envisagent une rupture radicale. La Google Car se veut 100 % autonome, sans volant ni pédale. Uber rêve de robots taxis… Je ne sais pas laquelle des deux options atteindra la première le marché de masse, mais les perspectives ouvertes par les robots taxis sont considérables. Selon une étude de l’International Transportation Forum, en équipant Lisbonne à 100 % de robots taxis, on diviserait par quinze le nombre de voitures stationnées. Imaginez l’Espace ainsi rendu à la ville et aux citadins. […] Dans plusieurs grandes villes américaines ou encore à Singapour, des expériences sont en cours », indique-t-il.
« Il y aura moins de voitures, mais autant, et même plus, de kilomètres parcourus puisque le cout unitaire au kilomètre va considérablement baisser. Les constructeurs ne sont donc pas menacés, mais leur modèle économique va changer. Demain, ils vendront du kilomètre parcouru », prévoit M. Pélata. « Les entreprises technologiques consentent des efforts considérables pour développer l’électronique et l’intelligence artificielle, véritable cerveau de ces véhicules automatiques. Mais dans le même temps, il n’est pas aisé pour eux de mettre au point des véhicules qui roulent avec fiabilité. […] Quant à l’avenir des constructeurs, il dépend de leur capacité à intégrer cette révolution numérique », estime-t-il.