Les constructeurs d’automobiles critiquent le plan européen de relance budgétaire de 750 milliards d’euros, estimant qu’il n’explique pas comment l’industrie automobile de la région sera aidée à se remettre de la pandémie de coronavirus, qui a fait chuter les ventes de véhicules à des niveaux historiques. Le plan, intitulé « Next Generation EU », vise à distribuer des subventions aux 27 Etats membres de l’UE pour une valeur de 500 milliards d’euros et à accorder des prêts pour un montant supplémentaire de 250 milliards d’euros.
La crise du coronavirus a démontré le « rôle crucial » que joue le secteur des transports dans l’économie, a déclaré la Commission européenne, l’organe exécutif de l’UE, qui a élaboré le plan. Cependant, son projet ne détaille pas l’aide au secteur, affirmant seulement qu’elle veut « accélérer la production et le déploiement » de véhicules durables.
L’Acea (Association des constructeurs européens d’automobiles) s’est dite découragée par le manque de détails. « L’Acea est surprise et déçue de constater que le plan de relance proposé reste relativement concis et vague quant aux instruments et aux moyens financiers destinés au redressement de l’industrie automobile européenne », a-t-elle déclaré dans un communiqué envoyé à Automotive News Europe. L’association a souligné que les ventes de véhicules ne montraient aucun signe d’une prochaine reprise.
Les gouvernements européens ont imposé des restrictions pour limiter la propagation du coronavirus, forçant les usines et les concessionnaires à fermer. Les mesures liées au Covid-19 ont entraîné des pertes de production de plus de 2,4 millions de véhicules en Europe et affecté 1,1 million d’emplois, a calculé l’Acea. Cette dernière a déclaré que le million de points de recharge pour véhicules électriques mentionnés dans le plan de relance faisaient déjà partie de l’Accord vert (Green Deal) proposé en décembre et que ce nombre était bien en deçà de ce qu’elle estime être nécessaire.
Un précédent projet de proposition de la Commission, qui avait fait l’objet d’une fuite, suggérait d’offrir aux consommateurs de l’UE des incitations d’une valeur de 20 milliards d’euros pour l’achat de voitures respectueuses de l’environnement. Le projet final publié le 27 mai n’en fait pas mention. « En tant que secteur représentant les emplois de 13,8 millions de personnes, nous attendons avec impatience de savoir quand et comment certaines des mesures annoncées, comme les plans de renouvellement des flottes, l’installation de points de recharge et l’accélération de l’Alliance européenne des batteries, seront mises en œuvre dans la pratique », a déclaré l’Acea.
Source : AUTOMOTIVE NEWS EUROPE (28/5/20)Par Alexandra Frutos