Avec 1,1 million de véhicules hors d’usage recyclés chaque année (sur près de 2 millions), la France fait figure de modèle en Europe. A Romorantin, sur le site d’Indra, 25 modèles sont démontés chaque jour pour alimenter les stocks en pièces d’occasion. Structurés sous l’influence des réseaux comme Indra (ou Careco), propriété de Renault et de Suez, les 1 684 démolisseurs d’hier connaissent aujourd’hui une véritable mutation de leur activité. Pour Loïc Bey-Rozet, directeur général d’Indra, le marché devrait se concentrer à l’avenir autour d’un millier de professionnels du recyclage. Indra, qui anime un réseau de 380 centres VHU partenaires, vise 600 sites agréés, un nombre indispensable pour assurer un maillage de proximité nécessaire à son service d’enlèvement d’épaves, baptisé « Goodbye car ».
Indra a vu son chiffre d’affaire progresser de 20 % en 2018, à 60 millions d’euros. Son programme baptisé Précis de pièces d’occasion (accessible aux réseaux Renault, et PSA depuis cet hiver) regroupe 42 démolisseurs et 480 000 pièces référencées. Ses ventes ont progressé de 50 % sur les deux premiers mois de 2019. « Notre ambition est de prendre 4 % du marché des pièces d’occasion [estimé pour l’heure à 300 millions d’euros] », indique M. Bey-Rozet. A terme, le potentiel du secteur est évalué à 900 millions d’euros. « En France, la pièce d’occasion représente 2 % du marché. Aux Etats-Unis, il est de 22 % », rappelle le dirigeant, qui attend un effet moteur de la libéralisation des pièces de carrosserie étudiée ces jours-ci par le gouvernement. « Le marché de la pièce d’occasion ne concurrence pas les constructeurs. Il s’adresse à des véhicules âgés de 10 à 12 ans, qui sont sortis depuis longtemps des réseaux de marque », ajoute-t-il.
Source : JOURNALAUTO.COM (2/4/19)Par Alexandra Frutos