La baisse de la circulation automobile résultant du confinement a fait chuter la fréquentation des ateliers de réparation partout en France. Le CNPA (Conseil national des professions de l’automobile) évoque un effondrement de 85 % de l’activité des garagistes. Or ceux-ci sont principalement de petites structures, indépendantes ou adossées à un réseau, dont la trésorerie est limitée. « Près de 90 % des entreprises de réparation automobile ont moins de dix salariés. On anticipe de la casse », s’inquiète Pascal Brethomé, un des trois vice-présidents du CNPA. Les trois-quarts des sociétés du secteur ont eu recours au chômage partiel et 70 % ont fait appel à l’aide des banques – emprunt garanti par l’Etat ou décalage de prêts. Les assureurs sont aux abonnés absents, « le Covid-19 n’entrant pas dans la catégorie des risques couverts », déplore le CNPA.
A la faiblesse de la demande s’ajoutent des soucis d’approvisionnement, car les concessionnaires sont fermés et les usines redémarrent à peine. Les pièces détachées se font donc attendre. Depuis la fin avril, la filière voit néanmoins de légers signes de reprise. Ceux qui appartiennent à un réseau comme Renault, Speedy ou Norauto s’en sortent mieux que les indépendants, car ils peuvent négocier des décalages de facturation et bénéficier de certaines aides. Le CNPA s’efforce d’aider les indépendants livrés à eux-mêmes ; il a commandé un million de masques auprès du groupe Chantelle Lingerie, qui seront livrés aux professionnels à partir de la semaine prochaine.
L’activité va malgré tout rester ralentie ces prochaines semaines à cause des soucis d’approvisionnement et des précautions sanitaires. « Je m’attends à un mois de mai inférieur de 50 % à l’an dernier au niveau national », indique Pascal Brethomé. « Il faut à chaque fois nettoyer la voiture, la décontaminer, poser des équipements de protection. Tout ça prend un temps non négligeable et non facturable », poursuit le représentant du CNPA. L’organisation réclame une T.V.A. réduite à 5,5 % sur les garagistes en 2020, pour permettre au secteur de traverser l’orage.
Source : FIGARO (5/5/20)Par Alexandra Frutos