Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, et Gérald Darmanin, ministre des Comptes Publics, ont fait part des grandes lignes du nouveau budget rectificatif qui sera dévoilé mercredi prochain en Conseil des ministres. La prévision de récession passe de – 1 % à – 6 %. Le déficit public est désormais attendu à 7,6 % du PIB, tandis que la dette pourrait grimper à 112 % du PIB fin 2020.
« Il s’agit de la plus grande récession en France depuis 1945. Des inconnues demeurent et cette prévision peut encore évoluer, notamment s’agissant de la durée du confinement et des modalités de sortie. C’est déterminant : plus le confinement dure, plus la croissance est faible », a souligné Bruno Le Maire. « Notre deuxième hypothèse est que la reprise sera progressive. C’est notamment ce qui se passe en Chine. Cette prévision de croissance est aussi fondée sur l’environnement international. La situation aux Etats-Unis est préoccupante : l’épidémie a un impact économique très important sur l’emploi et sur certains secteurs industriels », a-t-il ajouté.
En outre, le plan d’urgence de soutien à l’économie a été porté à 100 milliards d’euros, contre 45 milliards annoncés initialement. « Nous allons passer de 45 milliards d’euros à 100 milliards d’euros, en additionnant la totalité des mesures budgétaires et de trésorerie en faveur des entreprises. Ces chiffres pourront encore évoluer car la situation économique et le besoin de soutien des entreprises changent rapidement. Nous mettons tout en oeuvre pour sauver nos entreprises », a de son coté indiqué Gérald Darmanin.
« Notre plan initial reposait sur une large enveloppe pour des mesures de trésorerie – à travers le report de charges fiscales et sociales à hauteur de 33 milliards d’euros – tandis que 12 milliards de mesures budgétaires avaient été prévus initialement. Ce montant va être pratiquement triplé pour passer à plus de 35 milliards. Pour le seul budget de l’Etat, le coût passe de 6 milliards environ à presque 22,5 milliards. Cette hausse des moyens s’applique à toutes les mesures d’urgence économique. Environ 8,5 milliards avaient été provisionnés pour le dispositif de chômage partiel, ce montant est revu à 20 milliards pour tenir compte du fort nombre d’entreprises qui en font la demande. Le fonds de solidarité, qui est très sollicité avec 755 000 demandes et déjà 460 millions d’euros versés aux 342.000 premières entreprises, va voir sa dotation passer de 1 milliard à près de 6 milliards ».
Le plan d’urgence prévoit par ailleurs un effort accru pour le secteur de la santé ; les nouvelles dépenses exceptionnelles pour la santé passent de 2 à 7 milliards.
Source : LES ECHOS (9/4/20)Par Juliette Rodrigues