Le président de Valeo Jacques Aschenbroich constate qu’il y a « un plébiscite de la voiture post-Covid ». D’après une étude du Boston Consulting Group datée d’avril, pour 80 % des automobilistes sondés sur la planète, la voiture personnelle représente l’un des modes de transport les plus sûrs. Cet été, 77 % des Français la privilégieront pour les longues distances, alors qu’ils n’étaient que 54 % avant la crise sanitaire, indique un sondage de la société de location Virtuo effectué le 11 mai.
« Le redémarrage a été très rapide en Chine. Depuis le mois de mai, notre chiffre d’affaires y est supérieur à celui de l’année dernière. C’est une reprise en V. Les Etats-Unis et le Mexique ont redémarré plus tard que ce à quoi nous nous attendions, vers fin mai, mais c’est extrêmement rapide, là aussi. Il y a des signes que le marché est très animé. Nos clients ont annulé les vacances d’été dans pratiquement toutes leurs usines pour faire face à la demande. Cela signifie qu’ils ont des commandes et qu’il leur faut produire pour compenser ce qu’ils ont perdu pendant l’arrêt », se réjouit le dirigeant.
En dehors de l’Inde et du Brésil, viennent ensuite les zones moins dynamiques, où le « redressement est progressif », note M. Aschenbroich. Ce sont le Japon et la Corée du Sud, pays dépendants de l’exportation et, partant, d’une demande mondiale qui n’est pas partout en phase de reprise. L’Europe aussi fait partie de ceux qui redémarrent à petite vitesse.
Concernant les perspectives du second semestre et de 2021, « je ne suis pas capable aujourd’hui de répondre à cette question », reconnaît le patron de Valeo. « Pour le long terme, ce qu’on peut dire, c’est que les forts seront encore plus forts et les faibles encore plus faibles. Dans cette période, ceux qui sont capables d’investir dans leurs produits auront un avantage. C’est flagrant en Chine », analyse M. Aschenbroich.
« Ce qui est rassurant, c’est que la période, en accélérant les tendances pré-Covid, valide nos choix stratégiques : la fin du diesel, la demande de sécurité via les aides à la conduite, l’électrification. On peut noter que la crise n’a débouché sur aucune baisse des normes environnementales ni en Chine ni en Europe. Les plans automobiles en Allemagne, en France et en Espagne sont presque exclusivement tournés vers le véhicule électrique et hybride », conclut le dirigeant.
Source : MONDE (24/6/20)Par Alexandra Frutos