Réunis le 14 novembre en plénière à Strasbourg, les eurodéputés ont adopté à une large majorité des objectifs de réduction des émissions de CO2 des poids lourds. Ces émissions devront diminuer pour les nouveaux camions de 35 % à l’horizon 2030, avec un premier pallier de moins 20 % en 2025. Le Parlement en outre adopté des objectifs de 5 % de camions à émissions très basses ou zéro par flotte en 2025, puis de 20 % en 2030.
L’Acea (Association des constructeurs européens d’automobiles) estime que les objectifs « ne prennent pas en compte la nature et les spécificités du marché des camions ». La lenteur du renouvellement du parc et les délais de R&D et de production rendraient l’effort exigé proprement « inatteignable », insistent les constructeurs, qui préconisent de viser une baisse deux à trois fois moins rapide.
Une majorité des eurodéputés PPE (droite), sensibles à ces arguments, a tenté sans succès lors des débats de revoir les objectifs à la baisse. « Les eurodéputés semblent ignorer que le potentiel d’électrification des flottes de camions est bien moindre que celui des flottes de voitures, en raison des coûts, des contraintes techniques et du manque d’infrastructures de recharge, en particulier sur les routes », insiste Erik Jonnaert, secrétaire général de l’Acea.
Source : ECHOS (15/11/18)Par Alexandra Frutos