Sur les trois premiers mois de l’année, le malus a rapporté moitié moins qu’au premier trimestre de 2018 (- 47,5 % de gains, à 35,4 millions d’euros récoltés par le fisc, contre 67,4 millions d’euros un an plus tôt). Les causes de cette chute sont multiples. La première tient à la grille de malus 2019. Le gouvernement avait choisi l’an dernier d’assouplir les montants à payer, en raison du passage au WLTP : les valeurs de CO2 sont en effet sensées remonter mécaniquement, et l’exécutif avait fait savoir qu’il ne souhaitait pas profiter d’un effet d’aubaine à cette occasion. Deuxième cause de ce « manque à gagner », la progression des ventes des voitures électriques, qui sont les seules à pouvoir prétendre à un bonus de 6 000 euros (les immatriculations de véhicules dits propres ont en effet grimpé de 38,2 % au premier trimestre de 2019, à 10 613 unités, contre 7 677 au premier trimestre de 2018). La dépense a donc suivi la même tendance (+ 38,2 %), à 63,6 millions d’euros de gratifications à verser, au lieu de 46 millions il y a un an.
La balance du bonus-malus s’est dégradée en dépit d’une emprise toujours plus importante du malus sur les ventes. Selon les calculs de L’argus, 210 301 véhicules ont été redevables d’une pénalité au premier trimestre de 2019 : + 47,3 % par rapport au premier trimestre 2018. Mais en raison de l’assouplissement des montants, la recette a baissé de 12,6 %, à 99,1 millions d’euros récoltés. La tranche de CO2 la plus rémunératrice est toujours la plus élevée : les voitures émettant 191 g de CO2/km et plus ont représenté 1 810 immatriculations sur le trimestre, pour une recette de 19 millions d’euros. La tranche de malus concentrant le plus de ventes a en revanche évolué en un an : il s’agit de la tranche des « 125 g », qui a rassemblé 22 971 véhicules ce trimestre, alors que l’an passé, c’était la tranche des « 120 g ».
Source : LARGUS.FR (8/4/19)Par Alexandra Frutos