Véritable enjeu national, le Japon veut garder la main sur les innovations automobiles et plus particulièrement le véhicule autonome. Avec en perspective les Jeux olympiques d’été en 2020, Tokyo s’active pour impressionner le monde entier à l’occasion de cet événement.
Commercialiser le véhicule autonome en 2020 et le populariser à l’horizon 2025, tel est l’objectif que s’est fixé Tokyo. Travaillant en collaboration étroite avec le gouvernement et les universités, les constructeurs japonais redoublent d’efforts pour développer un système de transport intelligent qui se voudra le meilleur du monde. Le gouvernement a d’ailleurs donné son feu vert aux constructeurs pour entreprendre des essais de conduite automatisée sur les autoroutes, et des tests de conduite sans pilote sur des routes publiques, toutefois dans des zones reculées de l’archipel.
« Si l’industrie automobile japonaise se voyait prendre du retard dans le secteur des voitures de nouvelle génération, cela affecterait les fondations mêmes de notre pays », avait déclaré en septembre le ministre de l’Economie, des Affaires et de l’Industrie Hiroshige Seko. « Afin de promouvoir ce secteur, nous allons réfléchir à soutenir les véhicules de nouvelle génération, avec par exemple des subventions et des aides à l’achat de ce type de voitures, tout en continuant d’aider la R&D ».
Ce coup de fouet donné par les autorités japonaises sur son industrie est motivé par la menace que font planer les Etats-Unis, lancés eux-aussi dans la course au transport autonome. Ce que craint le Japon, ce sont les règles que commencent à établir les Américains concernant le véhicule autonome. Tokyo reproche à ceux-ci de créer des normes et grandes lignes directrices pour les véhicules automatisés, ce qui donnerait un avantage à l’industrie américaine sur les autres pays. Pour contrer ce phénomène, les Japonais souhaiteraient établir une charte internationale du véhicule autonome, et créer une plateforme d’échange pour partager des critères et normes internationales.
Le Japon souhaite profiter des Jeux Olympiques de 2020 pour promouvoir ses prouesses en matière de technologies de nouvelle génération. (JOURNAL DE L’AUTOMOBILE 15/11/16)