Le conglomérat indien Tata a annoncé le départ de son président directeur général, Cyrus Mistry, quatre ans après sa prise de fonctions.
« Le conseil d’administration de la société Tata Sons, principal actionnaire des différentes entreprises du groupe Tata, a remplacé M. Cyrus P. Mistry en tant que PDG de Tata Sons », a indiqué le groupe dans un communiqué. M. Cyrus Mistry est remplacé à titre provisoire par Ratan Tata, figure historique de la famille, auquel il avait succédé. M. Tata devrait rester à ce poste jusqu’à la nomination officielle d’un successeur. Le processus devrait prendre quatre mois, selon le communiqué.
Vieux d’un siècle et demi, le groupe Tata est l’un des plus prestigieux conglomérats familiaux en Inde, présent aussi bien dans le secteur des services informatiques (Tata Consultancy Services) que dans l’automobile (Tata Motors), la sidérurgie (Tata Steel) ou l’hôtellerie de luxe.
L’activité du groupe souffre toutefois des incertitudes économiques mondiales, de la baisse du prix des matières premières et de la volatilité des monnaies, selon l’agence Bloomberg. Ainsi, son chiffre d’affaires pour l’exercice 2015-2016 (clos fin mars) était en recul de 4,6 %, s’élevant à environ 103 milliards de dollars. De plus, sa branche sidérurgique essaie de se délester d’actifs lourdement déficitaires en Grande-Bretagne, mais n’a jusqu’à présent trouvé aucun acheteur.
Le conglomérat Tata regroupe aujourd’hui plus d’une centaine de sociétés dans autant de pays. Parmi ses acquisitions les plus marquantes figurent notamment les thés Tetley, Jaguar Land Rover et le sidérurgiste anglo-néerlandais Corus.
La branche automobile Tata Motors a vu son bénéfice net chuter de 57 % au premier trimestre de son exercice 2016-2017, sous le coup d’effets de change négatifs et de la faiblesse des ventes de sa filiale de luxe Jaguar Land Rover. « Tata Motors n’a pas d’assise solide et à l’évidence, Tata Steel fait face à des difficultés », relève un analyste. Selon lui, Cyrus Mistry « n’orientait pas les diverses entreprises de manière individuelle, ce qui a sans doute frustré Ratan Tata, qui a repris les commandes ». Selon certains analystes, Noel Tata, demi frère de Ratan Tata, serait pressenti pour reprendre la direction du conglomérat. (AFP 14/10/16)