Dans un entretien accordé au Monde, le président du Groupe PSA Carlos Tavares explique que, d’ici à 2030, le constructeur va « vivre une période extrêmement chaotique, pleine de risques et d’opportunités, typiquement darwinienne ». « Et, pour survivre dans cet environnement, il faudra être capable de se transformer et d’écarter la peur du changement. Nous sommes devenus des psychopathes de la performance », souligne-t-il.
Concernant le durcissement de la réglementation sur les émissions polluantes, « nous disposons de toutes les briques technologiques nécessaires, qu’il s’agisse de véhicules purement électriques ou hybrides rechargeables. Mais il faut bien comprendre que la mobilité propre, comme la nourriture bio, c’est plus cher. Ce qui nous préoccupe, ce n’est donc pas PSA, qui saura s’adapter, mais la dimension sociétale de cette question. La vitesse à laquelle le Parlement européen nous imposera de nous transformer, par son vote le 3 octobre sur les objectifs d’émission en 2030, aura des conséquences », détaille M. Tavares.
« Le bannissement du diesel n’a pas provoqué l’explosion des ventes de véhicules électriques, mais de ceux à essence. Du coup, la première conséquence a été l’augmentation des émissions de CO2, puisque les diesel consomment moins, et la deuxième c’est que nos capacités de production européennes étant saturées, nous avons dû importer nos moteurs de Chine », souligne par ailleurs le dirigeant.
« Le partage est inscrit dans notre plan stratégique. Notre plateforme Free2Move est positionnée en tant que marque de services de mobilité au même niveau que nos marques automobiles. C’est une activité indépendante, avec des ressources propres, qui donne accès à des loueurs de trottinettes, de bicyclettes, de voitures, de VTC et à de l’autopartage. Nous sommes structurés pour être acteurs de cette transformation », explique enfin M. Tavares.
Source : MONDE (29/9/18)Par Alexandra Frutos