Le phénomène de l’autopartage va se répandre rapidement, en particulier en Europe, mais ses effets négatifs sur les ventes de voitures neuves resteront minimes à l’horizon 2021, d’après une étude mondiale publiée le 23 février par le Boston Consulting Group (BCG).
La zone Asie-Pacifique représentait en 2015 le principal marché de l’autopartage (2,3 millions d’utilisateurs, 33 000 véhicules), surclassant de peu l’Europe (Turquie et Russie comprises), qui compte 2,1 millions d’utilisateurs et 31 000 véhicules partagés, dont la moitié en Allemagne, selon le BCG. L’Amérique du Nord ferme la marche avec 1,5 million d’utilisateurs se partageant 22 000 véhicules.
Le chiffre d’affaires mondial de l’autopartage s’est établi à 650 millions d’euros l’année dernière, un montant qui devrait atteindre 4,7 milliards en 2021, estime par ailleurs le BCG, qui s’est intéressé aux conséquences sur les ventes de voitures neuves à cette échéance. Et d’après le scénario le plus vraisemblable retenu par les consultants, l’autopartage réduirait les achats de voitures neuves de 550 000 unités d’ici à cinq ans, occasionnant « une perte de chiffre d’affaires de 7,4 milliards d’euros aux constructeurs ». Mais les conséquences sur le secteur automobile devraient rester « minimes » en valeur relative, puisque le BCG estime à 78,4 millions le nombre de voitures neuves qui seront vendues à l’échéance 2021 sur les marchés où l’autopartage sera disponible.
En Europe et en Asie, où les densités urbaines sont plus favorables au développement de l’autopartage, ce phénomène aurait un effet négatif plus prononcé sur les ventes neuves en 2021 (un peu plus de 1 %) qu’aux Etats-Unis (0,3 %), estime le BCG. En Europe, 14 millions de personnes seront inscrites à un service d’autopartage en 2021, prévoit par ailleurs l’étude. En Asie, elles seront 15 millions, c’est-à-dire un conducteur sur cinq, la même proportion qu’en Amérique du Nord (six millions en valeur absolue).
Le BCG prévient toutefois qu’une révolution se prépare pour la fin des années 2020 : les véhicules autonomes. Leur irruption va doper l’activité des sociétés d’autopartage et avoir des effets plus prononcés sur les ventes des constructeurs, estime le groupe. (AFP 23/2/16)