Le Cerema a mené une « analyse économique exploratoire du covoiturage longue distance », qui révèle que le train est menacé par le covoiturage, mais pas les constructeurs d’automobiles. Pour le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement, le covoiturage n’entre pas en concurrence avec les transports personnels, d’autant qu’à l’heure actuelle, « la pratique du covoiturage est marginale, 4 % des Français ». D’après l’étude, « le covoiturage permet de limiter l’autosolisme, sans pour autant que cela ait un impact sur la motorisation des ménages » et « plus du 4/5 des répondants à l’enquête déclarent que le covoiturage n’a induit aucun changement dans leurs envies de motorisation ».
Si le covoiturage ne devrait donc pas nuire à terme aux constructeurs et distributeurs de véhicules, il prend en revanche des parts de marché aux trains : « la concurrence qu’exerce le covoiturage sur les transports collectifs est une concurrence par le bas : elle enlève les voyageurs dont la disponibilité à payer les titres de transport est faible, sur des liaisons qui ne sont pas forcément dans le domaine de pertinence des services à haute performance », explique encore le rapport du Cerema, qui note que « ce type de report modal n’est pas forcément vertueux du point de vue environnemental ».
Pour « covoiturer » de manière rentable, il faut enfin avoir deux passagers, au moins : « le coût ressenti, qu’on peut assimiler au coût marginal d’utilisation de la voiture, est couvert lorsque le covoitureur transporte deux personnes et plus. Le coût complet (coût de possession compris) est couvert à partir de quatre passagers. Ces conclusions ne dépendent pas de la distance ou de la taille des aires urbaines », fait encore valoir le Cerema. (LARGUS.FR 25/10/16)