Michelin a vu son chiffre d’affaires baisser de 8,3 % au premier trimestre de 2020, à 5,3 milliards d’euros, en raison de la chute du marché liée à la pandémie de coronavirus, selon un communiqué publié le 29 avril. « La demande de pneumatiques a fortement baissé à la suite de l’adoption progressive de mesures de confinement des populations dans les différentes régions du monde, affectant l’ensemble des secteurs d’activité », a souligné le groupe.
Le manufacturier a également détaillé les mesures de baisses des dépenses engagées pour amortir les effets financiers de la crise : baisse des investissements de 500 millions d’euros, réduction de 330 millions d’euros du dividende proposé aux actionnaires, réduction des coûts de structure, etc.
Le chiffre d’affaires de Michelin a baissé de 6,9 % pour la partie automobile, qui représente la moitié de l’activité, de 12,3 % pour la branche poids lourds (un quart des ventes) et de 6,9 % pour les pneumatiques de spécialité (génie civil, agriculture, aviation).
Les volumes ont baissé plus nettement (- 11,7 %). A titre de comparaison, le marché mondial des pneus automobiles a chuté de 15 % de janvier à mars, celui des poids lourds de 17 %, tandis que celui des pneumatiques de spécialité était seulement en « légère baisse ». Cet effet volume a été en partie compensé par des prix de vente plus élevés (+ 2 %), reflet selon Michelin de « la solidité de la marque », ainsi que par l’élargissement du périmètre (+ 1 %).
La chute des volumes s’est cependant accélérée en mars (- 21 %), alors que l’épidémie de Covid-19 commençait à paralyser l’Europe et les Etats-Unis. Michelin estime que les impacts économiques de la pandémie « restent encore trop incertains pour établir avec fiabilité des prévisions de marché » et annoncer un objectif de résultat sur l’année. Néanmoins, il affirme que la forte baisse des cours de matières premières, associée à sa capacité à vendre des pneus plus haut de gamme et plus chers, « permettra de légèrement atténuer l’impact beaucoup plus prononcé de la baisse des volumes ».
Michelin s’estime suffisamment solide financièrement pour résister à la crise. « Des tests de résistance, avec des hypothèses de perte de volume sur l’exercice allant de – 20 % à – 35 %, ont montré que le groupe disposait de la liquidité suffisante sans tirer sur ses lignes de crédit confirmées de sécurité », souligne-t-il.
Source : AFP (29/4/20)Par Alexandra Frutos