La crise provoquée par le coronavirus devrait encore laisser la France à l’arrêt durant de longues semaines, mais la filière automobile réfléchit d’ores et déjà à l’après-confinement. La PFA (Plateforme Automobile) a donné le coup d’envoi de cette réflexion en organisant une réunion de crise dès la semaine dernière. Une nouvelle réunion a eu lieu le 25 mars.
« L’arrêt de la quasi-totalité des usines du secteur en Europe s’est fait en quelques jours. Les stocks intermédiaires sont assez limités, les entreprises devront donc se coordonner pour ne pas se retrouver à court de certaines pièces », explique Marc Mortureux, directeur général de la PFA. « La reprise progressive [en Chine] a été encadrée par des protocoles extrêmement précis. Nous pouvons nous appuyer sur ce précédent », ajoute-t-il.
Mais le plus gros risque se situe du côté de la demande. La pandémie va faire plonger le monde dans une récession qui, selon le FMI, « pourrait être pire que celle qui a suivi la crise financière de 2008 », et qui avait donné lieu en 2009 à une baisse de PIB de 4 % dans la zone Euro.
Avec un choc aussi violent, la plupart des ménages comme des entreprises vont se retrouver avec des finances exsangues et devront repousser à plus tard toutes les dépenses qui ne seront pas jugées indispensables, ce qui devrait faire plonger les ventes de voitures neuves. Pour limiter la casse autant de possible, Luc Chatel, président de la PFA, juge « indispensable d’anticiper sans attendre, en France et en Europe, un plan de relance », afin de soutenir et de stimuler la demande. La filière évoque d’ores et déjà plusieurs pistes, en mettant un accent particulier sur la mobilité électrique. Elle suggère que le bonus écologique pour l’achat par une entreprise d’un véhicule électrique, qui avait été raboté en fin d’année dernière à 3 000 euros, soit ramené à son niveau initial de 6 000 euros. La PFA suggère également que les hybrides rechargeables bénéficient eux aussi d’un bonus. Elle propose également « de consentir des investissements massifs pour les infrastructures de recharge ».
Source : ECHOS (26/3/20)Par Alexandra Frutos