Les actionnaires de Nissan, réunis lundi au Japon (à Tokyo), ont voté la révocation du mandat d’administrateur de Carlos Ghosn, qui a dirigé le groupe pendant près de deux décennies.
Cette assemblée générale extraordinaire, qui a duré trois heures, a également approuvé l’élection de Jean-Dominique Senard, président de Renault, comme membre du conseil d’administration.
« Il s’est passé quatre mois depuis l’événement de novembre, Nissan est à un moment critique (…) pour tirer un trait sur cet épisode et franchir une nouvelle étape dans la réforme de gouvernance », a indiqué M. Hiroto Saikawa, directeur général de Nissan devant près de 4 200 participants, évoquant à plusieurs reprises « un important jalon ».
M. Saikawa a reconnu « de sérieux problèmes » de gouvernance, « la peur des employés » qui n’osaient s’opposer à M. Ghosn, et a promis de passer la main une fois qu’il aurait « remis la compagnie sur la voie de la croissance ».
L’assemblée générale de Nissan a par ailleurs approuvé la révocation de l’ex-bras droit de Carlos Ghosn, Greg Kelly, inculpé sur un volet de l’affaire.
« Nous devons accélérer le rythme et rattraper le retard causé par ces turbulences et restaurer l’image de la marque », a reconnu M. Saikawa.
Sous la houlette de M. Senard, l’alliance a déjà décidé de faire table rase de la structure passée, jugée opaque, et mis en place le 12 mars un conseil opérationnel censé fonctionner sur la base du consensus entre ses trois membres, Renault, Nissan et Mitsubishi Motors. Cette nouvelle instance tripartite doit se réunir pour la première fois ce vendredi à Paris.
Officiellement intronisé au Conseil par les actionnaires, Jean-Dominique Senard a pris la parole pour assurer que « la performance économique et le bien-être des gens de Nissan » seraient pour [lui] une priorité. « Je vais en permanence suggérer la meilleure évolution possible dans le cadre de l’alliance. Nous voulons assurer le meilleur futur pour Nissan », a expliqué le président de Renault.
Source : LES ECHOS (8/4/19)Par Juliette Rodrigues