D’après les estimations des bureaux d’études (notamment IHS Markit), combinés à celles des fédérations locales de constructeurs (comme la CPCA, association chinoise des voitures particulières), la production mondiale d’automobiles a reculé de près de 6 % en 2019, à 90 millions de véhicules (particuliers et utilitaires). Une chute considérable, qui a suivi le recul de 1 % observé en 2018.
Toutes les zones ont régressé en 2019, sous l’effet de la contraction des ventes, mais aussi de phénomènes plus isolés comme la grève chez General Motors, qui a duré quarante jours l’automne dernier. La baisse a été de 4 % en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud. Mais c’est surtout en Chine que la production a plongé, avec une dégringolade de 10 % – précipitant l’ensemble de la zone dans le rouge à – 8 %.
L’année 2020 ne s’annonce pas vraiment meilleure. Sans même parler de l’impact du coronavirus, Faurecia, Plastic Omnium et Valeo tablent sur une nouvelle baisse de la production sur la planète, comprise entre 2 % et 3 %. Le marché européen risque d’être affecté par les nouvelles normes d’émissions de CO2, ou des incertitudes comme le Brexit, tandis que l’élection américaine est susceptible de peser sur la production aux Etats-Unis.
En Chine, les dernières prévisions des fédérations locales tablent sur une baisse de la production automobile de 10 % au premier semestre et de 5 % sur l’année. Mais il est réellement impossible de prédire à ce stade quel sera l’impact du coronavirus, qui a déjà provoqué une fermeture des usines dans le pays pendant plusieurs semaines. Certaines ont redémarré, mais toutes celles qui se trouvent dans la province du Hubei sont désormais à l’arrêt au moins jusqu’au 11 mars. Sans parler du risque de fermetures en dehors du pays, faute d’approvisionnement de composants fabriqués en Chine.
Source : ECHOS (24/2/20)Par Alexandra Frutos