Le ministre français de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire a annoncé le 22 février à Varsovie que la Pologne rejoignait la France et l’Allemagne dans une alliance européenne destinée à développer la production de batteries électriques. Cette initiative s’inscrit dans un effort plus large visant à créer « une nouvelle stratégie européenne, beaucoup plus volontariste que celle qui existe aujourd’hui […], pour une industrie puissante, indépendante, autonome », entre la Chine et les Etats-Unis, a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse donnée avec la ministre polonaise de l’Entrepreneuriat et des Technologies, Jadwiga Emilewicz.
M. le maire a insisté sur « l’importance que la France attache au renforcement de sa coopération économique, financière et technologique avec la Pologne », soulignant que, dans le contexte du Brexit, la Pologne devenait « une nation stratégique pour l’avenir de la construction européenne ». La Pologne possède « l’expertise et des compétences très concrètes » dans le domaine du recyclage des batteries et c’est dans ce secteur qu’elle doit participer à cette entreprise commune, a indiqué le ministre français, qui a aussi rencontré le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki et la ministre des Finances Elzbieta Czerwinska. Il s’agira d’un consortium d’entreprises privées, couvrant toute la filière, de la recherche fondamentale et de l’extraction des matières premières – le cobalt et le lithium – jusqu’à l’installation des batteries sur les voitures, a-t-il précisé.
L’Allemagne a alloué un milliard d’euros à cette opération et la France, 700 millions, tandis que la Pologne devrait annoncer prochainement le montant de sa contribution, selon le ministre. La première usine pilote devrait s’ouvrir en France entre 2020 et 2021, mais aucune décision n’a encore été prise quant aux futurs sites de production, a dit M. Le Maire aux journalistes. Ce genre de projet doit être d’abord approuvé par Bruxelles. Aujourd’hui « la France et l’Allemagne sont les premiers membres de cette alliance européenne pour les batteries », mais elle pourrait comprendre aussi l’Espagne, l’Italie et la Suède.
Source : AFP (22/2/19)Par Alexandra Frutos