Pour accompagner les PME et ETI de la filière automobile, la PFA met en place un dispositif d’accompagnement individuel qui va du diagnostic à la mise en œuvre d’un plan d’action et si nécessaire d’un plan de restructuration. « Notre rôle, c’est d’anticiper », souligne Marc Mortureux, directeur général de la plateforme automobile. « Ma vision est qu’il faut une vision collective et partagée sur les différents secteurs (emboutissage, forge, fonderie, décolletage, plasturgie, etc.) pour déterminer les forces et les faiblesses et adapter l’offre au besoin. Il y a des domaines qui vont progresser, d’autres qui vont baisser », explique-t-il. Ce travail de cartographie réalisé avec différents cabinets d’analyse est en cours et devrait être terminé fin juillet. Il ne se limite pas à la France et doit donner une vision bien documentée de la situation en Europe.
L’accompagnement ne se limitera pas à établir un diagnostic. La PFA a pour ambition de préserver au mieux l’emploi en aidant les entreprises à se repositionner sur les technologies d’avenir, mais elle estime cependant qu’il sera « très compliqué de sauver tout le monde ». « On sait malheureusement qu’on n’évitera pas un certain nombre de défaillances parce que ces transformations sont profondes et que le niveau d’activité ne reviendra que progressivement. Il faut accepter d’assumer les conséquences des surcapacités, sinon on ne sera pas compétitif », indique M. Mortureux.
Les outils du plan de soutien annoncé par Emmanuel Macron le 26 mai apportent les moyens de financer ces reconversions. La BPI dispose d’un total de 600 millions d’euros (dont 200 millions d’euros apportés à parts égales par PSA et Renault), dont une partie (150 millions d’euros) était déjà prévue dans le contrat stratégique de filière. De plus, un fonds de modernisation doté de 200 millions d’euros de subventions vise à accompagner les entreprises sous-traitantes de la filière (PME et ETI) dans leurs transformations et leur montée en gamme. Ces fonds seront disponibles en juillet. Enfin, un troisième fonds doté de 150 millions d’euros sera dédié à des projets de R&D.
Tous ces dispositifs ne suffiront pas toutefois à sauver l’ensemble des entreprises. « Il faut être conscient que nous ne retrouverons pas les volumes », note M. Mortureux. L’enjeu est donc de réorienter tout ce qui peut l’être vers des secteurs d’avenir. « Il y a beaucoup d’investissements à faire dans la décennie dans l’électrique, l’hydrogène, le véhicule connecté, le véhicule autonome. Il y a une vraie opportunité pour que ces investissements soient faits en France. J’ai beaucoup d’échanges avec les entreprises et elles sont lucides. Il y a une opportunité pour constituer des pôles pour faire émerger les leaders de demain », estime-t-il.
Reste que la baisse des ventes et la baisse du PIB auront un impact mécanique. La PFA a donc œuvré pour la mise en place d’un plan de relance le plus tôt possible avec des mesures d’aides à l’achat. « Nous avons travaillé sur ce plan qui reprend l’essentiel des propositions que l’on avait faites et répond à l’objectif qu’on avait de faire redémarrer la machine », indique son directeur général.
Source : AUTOACTU.COM (18/6/20)Par Alexandra Frutos