La série de séismes survenue ces derniers jours dans le sud-ouest du Japon continuait lundi de perturber fortement l’industrie et les transports de la région où se trouvent de nombreuses usines des secteurs de l’automobile, de l’électronique et de l’alimentation notamment.
Toyota a annoncé dimanche la suspension quasi intégrale progressive pour 2 à 6 jours de ses lignes d’assemblage dans l’archipel, en raison cause d’un défaut d’approvisionnement de pièces de la part de sites de fournisseurs affectés par ces tremblements de terre. Il avait fermé vendredi, dans la foulée du premier séisme, ses trois usines situées dans la région affectée, dont celle de Miyata qui produit principalement des modèles Lexus.
C’est un nouveau coup dur pour Toyota qui avait été contraint entre les 8 et 13 février de cesser toute fabrication au Japon, du fait d’un défaut d’acier à la suite d’un incident chez un fournisseur. Il s’agissait de la suspension la plus longue pour le constructeur depuis le séisme de mars 2011. Toyota, qui a fondé toute sa méthode de production sur la minimisation des stocks et la fourniture des pièces « juste à temps » pour l’assemblage, espère minimiser l’impact en dopant la production lors des week-end et jours fériés. Il vise pour 2016 une production de près de 10,2 millions de véhicules dans le monde, dont 4,13 millions au Japon.
Honda a de son côté indiqué qu’une de ses usines de deux-roues resterait au moins inactive jusqu’au 22 avril et qu’il déciderait ensuite « en fonction de l’état de l’usine elle-même et des approvisionnements en pièces ».
Nissan a précisé que ses deux sites à Kyushu n’avaient subi que des dommages mineurs leur permettant de relancer les activités lundi, « tout en travaillant avec les partenaires de la région pour garantir un approvisionnement régulier en pièces ».
Renesas, fabricant de puces (notamment pour automobiles) a aussi dû stopper une partie de ses lignes de production, sans savoir exactement quand il pourra les relancer. Renesas Electronics avait été l’un des plus douloureusement touché par le séisme de mars 2011, possédant une importante usine de circuits intégrés dans la région de Tohoku (nord-est) violemment secouée il y a 5 ans.
Les trains à grande vitesse de la région Kyushu Shinkansen sont aussi hors services à cause du déraillement d’une rame vide qui était en mouvement lorsque les fortes secousses se sont produites. D’autres lignes locales sont aussi suspendues en tout ou partie.
La compagnie d’électricité régionale Kyushu Electric Power s’emploie à tenter de rétablir le courant, des dizaines de milliers de foyers en étant encore privés. Tokyo Electric Power (tepco) a décidé de lui envoyer des renforts.
Le ministère de l’Industrie a quant à lui annoncé différentes mesures d’aide (facilités financières notamment) pour permettre aux petites et moyennes entreprises de surmonter cette catastrophe, qui a tué au moins 42 personnes et en a blessé un millier. (AFP 17 et 18/4/16, FIGARO 18/4/16)