Dans un entretien accordé au Monde, le président de Renault Jean-Dominique Senard explique que le plan annoncé le 29 mai n’est pas seulement défensif, mais qu’il est aussi offensif. « Nous réorientons le navire de façon déterminée, en cessant les expansions hors de France et en recréant sur le sol français un outil industriel compétitif. C’est dans cet esprit que nous arrêtons des projets ou des activités au Maroc, en Roumanie, en Turquie, en Corée, en Russie. Ce plan n’est pas un plan français, c’est un plan mondial », déclare-t-il. « Nous avons décidé de cesser cette course aux volumes, qui a été la philosophie de ces dernières années, pour nous concentrer sur la compétitivité et l’efficacité », ajoute-t-il.
M. Senart précise que Renault ne ferme pas l’usine de Flins. « Nous allons faire évoluer le site, qui n’aura plus vocation à assembler des véhicules, mais où il restera quand même 1 600 salariés à la fin de vie de la Zoé, soit en 2023-2024. Entre-temps, nous allons constituer pour Flins un pôle d’excellence automobile. Les activités de recyclage mécanique du site de Choisy-le-Roi, aujourd’hui trop petit pour envisager son expansion, seront transférées à Flins. Et nous apportons une activité de prototypage, signe supplémentaire que nous prenons au sérieux l’avenir de l’usine. Nous devons aller vers une économie plus circulaire ; nos clients le souhaitent », détaille-t-il. « Nous avons actuellement en France une capacité de l’ordre de 1,1 million de véhicules et nous produisons 650 000 véhicules, cela vous donne une idée de la surcapacité de nos sites. L’idée est d’arriver à une capacité française de 830 000 unités », ajoute-t-il encore.
Source : MONDE (30/5/20)Par Alexandra Frutos