Le Prix de l’Entrepreneur de l’Année organisé par EY et « L’Express », en partenariat avec Edmond de Rothschild France et Verlingue, avec le soutien de bpifrance, « Les Echos » et Widoobiz, a été remis le 22 septembre à Patrick Gruau, président du groupe Gruau éponyme. Avec 50 000 véhicules utilitaires sortant chaque année de ses usines, Gruau figure parmi les premiers carrossiers-constructeurs d’Europe. Sous l’égide de l’actuel dirigeant, arrière-arrière-petit-fils du fondateur, le chiffre d’affaires a été multiplié par quinze, par croissance organique et acquisitions. Depuis dix ans, il a doublé, à 210 millions d’euros en 2015 sur un marché stagnant. Et Patrick Gruau vise 400 millions à l’horizon 2019.
Le groupe, fort de 1 350 salariés, base ses prévisions sur les contrats pluriannuels signés avec les constructeurs (Renault, Groupe PSA, Mercedes, Volkswagen, Ford, etc.), mais aussi sur le véhicule électrique. M. Gruau y a investi dès les années 2000, jugeant que l’utilitaire ouvrirait la voie à la généralisation de l’électrique. Enfin, Gruau table sur l’international, dont la part devrait passer de 22 % actuellement à plus de 40 % des ventes en 2019 par le biais d’acquisitions ou de partenariats comme celui récemment scellé avec l’américain Knapheide.
Pour Patrick Gruau, la pérennité du groupe tient amplement à son essence familiale et à son ancrage territorial, « gages, notamment, d’un bon dialogue social », estime-t-il. « La famille a toujours réinvesti dans l’entreprise. Il n’y a jamais eu de dividendes », souligne le dirigeant. « Nous avons aussi réussi à concentrer le capital, car il est indispensable d’avoir une vision partagée entre l’actionnariat et les dirigeants opérationnels. » Déjà, une sixième génération émerge, mais Patrick Gruau, soixante ans, entend bien mener le projet stratégique 2022 que l’entreprise est en train de définir. A cette échéance, il vise « le Top 3 mondial » dans sa spécialité. (ECHOS 26/9/16)