La mise à jour régulière des interfaces des écrans de bord et autres consoles multimédias installés dans les habitacles des véhicules représente un enjeu important pour les constructeurs d’automobiles. « On s’y met de manière progressive », explique Yves Bonnefont, directeur général de la marque DS. « L’aspect connectivité prend de l’ampleur dans la décision d’achat. Il y a une évolution, le client regarde moins la cylindrée et plus la technologie », indique-t-il. Le Groupe PSA a mis en place une équipe dédiée à la mise à jour à distance des véhicules, sous le nom de code « Forever up to date ». Pour l’heure, le constructeur actualise déjà les logiciels des boîtiers connectés utilisés par les flottes (pour ajouter de nouvelles fonctionnalités), souffle Yves Bonnefont. Le groupe est également en train « d’ouvrir » plus largement le code informatique du calculateur de ses moteurs. Ses partenaires pourront ainsi accéder à davantage de données sur le véhicule et donc concevoir plus de services.
Pour voir l’interface des consoles de bord suivre en temps réel les progrès de l’ergonomie homme-machine, il faudra attendre 2018. Quant à la voiture capable d’évoluer dans le temps – à l’instar de Tesla, qui active de nouvelles fonctionnalités pour ses modèles à distance -, ce sera pour 2020, a priori. « Tout le monde est partant pour le faire », indique Maxime Picat, directeur général de Peugeot.
Poussé par ses clients et par l’arrivée future de la voiture autonome, qui nécessitera forcément des actualisations très régulières, Groupe PSA ne veut pas pour autant précipiter les choses. Ses ingénieurs, Gilles Le Borgne, patron de la R&D, en tête, souhaitent prendre le temps de sécuriser les échanges de données. « C’est un gros sujet, nous travaillons beaucoup sur le ‘firewall’ », précise M. Bonnefont. En clair, il faut que les programmes informatiques régissant le fonctionnement et la sécurité du véhicule soient impénétrables, même pour des hackers chevronnés. Une gageure sachant qu’on recense dans une voiture moderne 100 millions de lignes de code. (ECHOS 6/6/16)