La circulation différenciée a été mise en place dans plusieurs métropoles ce mercredi et ce jeudi, après plusieurs jours de mauvaise qualité de l’air. Le ministre de l’Environnement François de Rugy reconnaît que le système manque de réactivité.
« Il faut tirer les leçons de l’épisode que nous venons de connaître. Quand il y a un pic de pollution comme on en a connu jeudi et vendredi derniers à Paris, il faut agir plus vite, pour faire face à l’urgence. Je pense qu’il faut s’appuyer davantage sur les prévisions de pollution que sur les niveaux de polluants effectivement constatés le jour J par les capteurs. Sur la base des prévisions d’Airparif et de Météo France, lorsqu’on estime que les conditions météorologiques sont favorables à une augmentation de la pollution le lendemain ou les jours qui suivent, il faut que le maire et la préfecture puissent se réunir au plus vite pour prendre des mesures, notamment l’instauration de la circulation différenciée », a expliqué M. de Rugy.
Toutefois, les mesures de circulation différenciée ne règlent pas le problème de fond. « C’est, selon moi, le sujet le plus important : lutter toute l’année, tous les jours, pour offrir un air de meilleure qualité aux Français. On est là au cœur de l’action de l’État qui se mobilise depuis des années sur ce sujet. Cela a d’ailleurs donné des résultats puisque les niveaux de dioxyde de soufre ont été divisés par dix depuis 1990. Quant aux particules fines et aux oxydes d’azote, ils ont diminué de 40 à 50 % depuis l’an 2000, notamment du fait de l’amélioration des motorisations. Mais il ne faut pas s’arrêter en chemin. C’est pourquoi l’État a signé un contrat avec quinze agglomérations françaises le 8 octobre dernier pour déployer des zones à faibles émissions (ZFE) d’ici à la fin 2020 ».
« Je partage l’impatience des citoyens et je pense comme eux qu’il faut aller plus fort, plus vite, plus loin sur le climat. Lorsqu’on a rencontré vendredi dernier la jeune militante Greta Thunberg (qui a appelé les élèves du monde entier à faire grève pour le climat), le président de la République lui a dit : on peut et on doit faire plus mais aidez-nous. Car la cause du climat ne peut avancer qu’avec la mobilisation de tous. Si on veut que l’Europe et le monde ne s’endorment pas sur ces sujets, il faut maintenir la pression et le fait que les citoyens se mobilisent est plus efficace qu’un discours politique ».
Source : LE PARISIEN (28/2/19)Par Juliette Rodrigues