France Stratégie, organisme d’expertise auprès du Premier ministre, vient de publier une note d’analyse sur le véhicule autonome. Elle tente notamment de définir une vitesse de déploiement du véhicule autonome et retient deux scénarios, « correspondant aux valeurs haute et basse des temps de diffusion observés pour des innovations antérieures (ceinture de sécurité, ABS, ESP) ».
Le premier scénario, dit « tendanciel », n’envisage la commercialisation des premiers véhicules qu’en 2040 et un déploiement sur 20 ans, soit jusqu’en 2060, pour que tous les véhicules vendus soient autonomes. Le second, dit « de rupture », table sur une commercialisation des premiers véhicules autonomes en 2025 et une diffusion en 10 ans, à l’ensemble des véhicules en 2035. Dans ce scénario rapide, il faut imaginer « que, dès 2020, certains véhicules commercialisés ne soient pas autonomes mais ‘autonomisables’, c’est-à-dire susceptibles de devenir autonomes par une simple mise à jour du logiciel (comme le pratique déjà Tesla). Se constituerait ainsi un parc de véhicules autonomisables rendant possible une diffusion accélérée dès que la technologie serait prête, à partir de 2025 », estime France Stratégie.
Le cabinet Roland Berger avait proposé un scénario intermédiaire. En 2030, les véhicules ayant des fonctions d’autonomie partielle (gestion de la vitesse et de la trajectoire sur autoroute ou dans les bouchons) représenteraient un quart des ventes et les véhicules totalement autonomes 5 % des ventes. Son déploiement en 2030 serait facilité par la forte baisse du coût des technologies d’autonomie qui pourrait tomber à 6 000 dollars, contre 150 000 aujourd’hui et 50 000 en 2020, estime le cabinet.
En conclusion, ces contraintes de coûts, « de cybersécurité, de responsabilité ou de législation pourraient ne pas peser bien lourd face à ce dernier défi pour le véhicule autonome : convaincre le conducteur de lâcher le volant », indique France Stratégie. (AUTOACTU.COM 20/4/16)