Les principaux syndicats et la direction de Michelin ont voté le 14 novembre en faveur d’une expertise visant à évaluer les problèmes psycho-sociaux dénoncés par les syndicats dans le cadre de la réorganisation annoncée par le manufacturier en juin 2017. Dans une conférence de presse téléphonique, Sophie Benchetrit-Balmary, directrice des relations sociales France de Michelin, a déclaré que « la perte de repères de certains » survenait dans un contexte de changements avec « la digitalisation et un nouveau système de management » dans les services, conjugué à un plan de départs volontaires lancé en début d’année. « Cette transformation est profonde, il faut du temps pour qu’elle se construise et se stabilise », a-t-elle estimé, assurant que la volonté de la direction était de « poursuivre le travail » après cette première approche.
Le groupe et les représentants du personnel devront préciser les contours de l’étude avec le vote d’une lettre de mission lors d’un CE ordinaire le 22 novembre.
Michelin a annoncé en juin 2017 une réorganisation au niveau mondial, prévoyant la concentration sur ses sites français des emplois à forte valeur ajoutée. Le géant du pneumatique prévoit d’ici à 2021 le départ de 5 000 salariés en France, pour seulement 3 500 recrutements.
Le fief historique du groupe à Clermont-Ferrand doit en payer le plus lourd tribut, avec 970 départs à la retraite non remplacés, dont 290 seront relocalisés dans d’autres pays où le groupe est présent. A ce jour, 457 personnes ont déjà quitté l’entreprise, d’après la direction.
Plus de 23 000 personnes travaillent chez Michelin en France, pour un total de plus de 110 000 employés à travers le monde.
Source : AFP (14/11/18)Par Alexandra Frutos